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ECONOMIE - BRESIL

Première économie d'Amérique Latine, le Brésil est une superpuissance agricole et un leader dans l'exportation de matières premières. Sa production agricole proprement dite a fait un bond de géant lors de la dernière décennie, mais  son agro-industrie s’est également considérablement développée. Deuxième producteur mondial de soja, une grande partie de celui-ci est transformée en aliments pour animaux. Gros cultivateur de canne à sucre, 50 % de sa production sont convertis en éthanol dont le pays fournit 1/3 de la production mondiale. Premier producteur de café, de sucre, de jus d’orange, le Brésil est également un leader mondial pour le mais, riz, sucre, thé, épices, fruits, noix de cajou, ricin, cacao, poivre, tabac. Grand pays d’élevage, c’est le deuxième exportateur de viande de bœuf et de volaille. 
 
Dans le secteur minier le groupe Vale est le deuxième producteur mondial de minerai de fer et de Nickel. Le pays produit également de l’aluminium, de la houille et son sous- sol contient beaucoup d'autres métaux industriels et précieux ainsi que de terres rares. 
Sur le plan énergétique l'hydroélectricité fournit 86 % des besoins électriques totaux du pays. La aussi le Brésil possède un potentiel énorme tout particulièrement avec les installations d'Itaipu. Avec le nucléaire en complément le pays couvre plus de 90 % de ses besoins.  Petrobras, entreprise de recherche et d’extraction de pétrole, spécialisée dans le forage en eau profonde, a fait l’objet en 2010 de la plus grosse augmentation de capital n’ayant jamais été réalisée: 70 milliards de dollars. Pour 2020, les prévisions sont de plus de 5 millions de barils/jour pour le pétrole brut et le gaz naturel, en bonne partie provenant des champs en eau profonde du Pre Sal. 
 

Le Brésil a marqué sa volonté de dynamiser les industries chimique, pharmaceutique, textile, ainsi que la sidérurgie, toutes à vocation internationale. L’automobile s’est beaucoup développée mais essentiellement par l’implantation de firmes étrangères. Embraer, troisième entreprise aéronautique mondiale spécialisée dans les moyens courriers est un des fleurons du Brésil, mais il est confronté au fort dynamisme international des deux géants Airbus et Boeing. Aéronautique, spatial et télécoms sont autant de secteurs à la fois industriels et tertiaires que le pays stimule. 
Les USA, la Chine, l’Argentine et les pays bas sont les premiers clients du Brésil.
 
Henrique Cardoso est élu président en 1994. Il accède au pouvoir après plusieurs années de troubles socio-économiques, une nouvelle constitution promulguée en 1988, un président destitué pour corruption, et deux années assurées par un président intérimaire. 
Cardoso était ministre des finances dans le gouvernement précédent et avait initie le "plan Real". En pleine récession mondiale et ayant pour objectif de parvenir à la stabilité monétaire, il applique une politique libérale et maintient l'austérité budgétaire. Il privatise de nombreuses entreprises publiques, favorise les investissements étrangers par l'ouverture du pays aux capitaux, dérégule le marché, favorise la flexibilité du travail, mène une politique en plein accord avec les marchés et institutions financiers. Durant son premier mandat l'inflation passe de 6.000 % à moins de 2 %. 
 
Réélu sur l'image d'un président ayant redonné au pays une crédibilité internationale il poursuit sa politique. Ses réformes conduisent par ailleurs à l'ouverture à tous de l'école publique, les inscriptions dans l'enseignement supérieur doublent pendant ses deux mandats, la recherche et le développement font un bond. Hélas les inégalités s'aggravent, la dette publique est multipliée par 11,5 passant de 30 à 55 % du PIB, soit prés de 900 milliards de reals, les réserves de change diminuent de 40 %, la balance commerciale devient négative. Peu d'emplois sont créés et le salaire de base ne fait que doubler passant à 200 reals. Déjà redevable de 40 milliards de dollars au FMI depuis les années 80, le Brésil doit à nouveau faire appel au Fond en 2002 pour un prêt de 30 milliards d'USD. 
En effet durant cette dernière année de présidence, Cardoso est donc en pleine période électorale, les sondages bondissants en faveur de l'ancien dirigeant syndical et homme de gauche Luiz Inacio Lula da Silava, font s'évaporer la confiance des marchés. Risque pays en ascension vertigineuse, rumeurs de défaut de paiement, chute du Real...ont amené le Brésil au bord de la faillite.
 
Apres avoir échoué 3 fois à l'élection présidentielle Lula est élu et entre  en fonction en janvier 2003. Sa notoriété d'ancien ouvrier métallurgiste, de dirigeant syndicaliste, de créateur du Partido dos Trabalhadores, son engagement dans la démocratie participative, avaient fortement développé sa notoriété dans les couches populaires et pauvres. 
Bénéficiant des exportations des matières premières fortement demandées par une économie internationale qui redémarre, il maintient dans un premier temps et contre toute attente la politique d'austérité de son prédécesseur. Il diminue les budgets publics, fixe un excédent budgétaire de 4,5 % au delà de celui demandé par le FMI, maintient les taux d'intérêt élevés. Dès la première année les marchés financiers ainsi que les élites du pays reprennent confiance, ce qui se manifeste par la remontée de la Bovespa et par l'appréciation du real sur le dollar. 
Mais parallèlement à cette politique orthodoxe Lula stoppe toute nationalisation et lance une série de mesures qui, tout en sortant des millions de personnes de la grande pauvreté, vont relancer l'économie intérieure: programme social d'assistance Fome Zero, augmentation de 30% du salaire minimum sur lequel sont indexés des dizaines de millions de pensions, soutien de l'agriculture familiale, programme de financement pour combler le retard des régions les plus défavorisées.  En 2005, parallèlement à une inflation maitrisée, le boum des exportations des deux dernières années ont généré de forts excédents commerciaux et donc une augmentation des réserves de change qui sont passées de 16 à 50 milliards de dollars. Lula décide alors de rembourser avec anticipation 15,5 d'USD au FMI. Dans la même période, le pays a créé plus de 4 millions d'emplois. 
 
Réélu en 2006, Lula lance en 2007 le PAC ou Programme d’Accélération de la Croissance à destination des infrastructures et de logements sociaux dont le pays manque cruellement. D'un montant prévu de 355 milliards d'USD, ces grands travaux génèrent 5,6 millions d'emplois. En 2010 Lula annonce la phase II d'un montant de 900 milliards de dollars alors que seulement 60 % des investissements de la phase I ont été réalisé. 
Mais le modèle de développement brésilien révèle des contradictions importantes. Le gouvernement favorise le développement du secteur agro-industriel fortement rémunérateur grâce aux exportations, mais cette activité détruit l’agriculture familiale qu'il aide dans le même temps de façon substantielle. Ce qui  est totalement contre-productif. Par ailleurs des désastres écologiques futurs sont redoutés comme conséquences de la déforestation, de la monoculture du soja transgénique, et du détournement du fleuve Sao Francisco. Ces illogismes se traduisent par l’insatisfaction des populations concernées. D'autant que si la politique de Lula a permis de sortir près de 30 millions de brésiliens de la grande pauvreté, les inégalités sont les mêmes qu'auparavant. 
Sur le plan international, au cours des deux mandats de Lula, le Brésil aura déployé beaucoup d'efforts pour le grand marché Mercosur, pour les alliances régionales, comme pour les partenariats stratégiques avec les pays émergents. Défendant les intérêts du Brésil dans les accords commerciaux, Lula stoppera en 2003 les négociations de l'OMC, comme plus tard les vues des USA quant au libre échange avec l'Amérique du Sud.
 
Ancienne guérillera sous la dictature, économiste et femme politique, Dilma Rousseff entre dans le gouvernement de Lula dès l'élection de celui-ci en 2003. D'abord ministre de l'Energie puis chef de cabinet, elle est également présidente du conseil de direction de Petrobras. "Candidate du président Lula", bénéficiant de l'immense popularité de celui-ci et du soutien qu'il lui apporte durant toute la campagne, elle est élue présidente et prend ses fonctions en janvier 2011. 
En continuité avec son prédécesseur ses objectifs sont l'accélération de la croissance et la réduction des inégalités, tout en maintenant l'orthodoxie dans la gestion des grands équilibres économiques. Les taux d'intérêts sont baissés, favorisant l'accès au crédit et la consommation. En 2011 le Brésil devient la 6 éme puissance économique mondiale avec un PIB de 2 473 milliards d'USD. Mais les effets du tassement de la croissance mondiale et de la crise de la dette en Europe, déjà pressentis courant 2011, ont désormais un fort retentissement sur l'économie brésilienne. La croissance passe de 7,5 % en 2010 à 2,7 %  en 2011.  
 
2012 voit la croissance du pays continuer à fléchir sous l'effet de la baisse de la demande de la Chine et de l'Argentine, l'impact du protectionnisme de cette dernière se manifestant. Les effets induits de la crise européenne et de la stagnation des USA renforcent cette tendance. Des premières mesures protectionnistes sont prises par le gouvernement  afin de maintenir la balance commerciale face a la chute des exportations.  Dilma Rousseff lance un plan de modernisation et de développement des infrastructures faisant appel à 100 milliards d'USD de financements privés en contrepartie de concessions d'exploitation. Le salaire minimum est augmenté de 14 %. Exonérations fiscales, stimulations du crédit sont poursuivies, mais la relance n'arrive pas et l'activité industrielle baisse. Le Brésil termine l'année 2012 en perdant sa place de 6 éme économie mondiale. Sa balance commerciale a chuté de prés de 35 %, et sa  croissance n'est plus que de 0,9 %. En revanche l'inflation s'est hissée à 5.84 %, et l'endettement public atteint 62,7 % du PIB.
 
2013 voit l'échec avéré de la relance. La baisse des taux d'intérêt et le relâchement monétaire n'ont stimulé  que les crédits à la consommation et l'inflation, et non pas les investissements productifs. Les défauts de paiement  dépassent 7,9 %. Les prix ne cessent d'augmenter. L’inflation officielle a mi-2013 atteint 6.50 %. Dilma Rousseff doit faire face en juin 2013 à un mouvement populaire de plusieurs centaines de milliers de personnes. Les revendications portent sur l'augmentation de certains tarifs publics qui ne font que révéler une spirale inflationniste globale. Et mettent a jour l'incompréhension des brésiliens devant certaines dépenses de l'Etat, comme celles estimées a plus de 7,5 milliards de dollars pour l'organisation de la coupe du monde de football  2014. Ceci alors que le pays manque toujours cruellement d'écoles et d'hôpitaux de qualité. 
 
Si depuis Lula le nombre de pauvres n'a cessé de diminuer, les inégalités chroniques du pays sur les plans social et géographique sont hélas toujours les mêmes, et la corruption est toujours importante. Possédant un potentiel énorme et des réserves de change considérables, le Brésil est par ailleurs trop dépendant des capitaux étrangers et trop exposé à la variabilité des cours des matières premières. Ses défis sont tout à la fois de parvenir a une parité dollar/real stable et optimale, de développer l'épargne, de lutter contre une inflation structurelle, de relancer la croissance grâce a des investissements étrangers créateurs d'emplois, de former des personnels, de réduire la fiscalité et les tendances centralisatrices de l'Etat. Le tout dans un monde lui-même en dépression économique.
 
Les risques commerciaux sont moyens d'après les organismes d'évaluation.
 

INDICATEURS ECONOMIQUES DU BRESIL 2012

 
PIB : 2.396 milliards d'USD
PIB/Habitant : 12.079 USD
Taux de croissance du PIB : 0,9 %
Taux de chômage : 4,9 %
Taux d'inflation officiel : 5,84 %
 
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB :
Secteur agricole : 5,5 %
Secteur industriel : 28,5 %
Secteur des services : 66 %
 
Principaux clients 2012:
Chine (17 %), USA (11,10 %), Argentine (7,4%), Pays Bas (6.2 %), Japon (3.3 %).
 
Principaux fournisseurs 2012:
Chine (15,3 %), USA (14,6 %), Argentine (7,4 %), Allemagne (6,4 %), Corée du Sud (4,10 %).
 
Exportations de la France vers le Brésil en 2010 : 4,68 milliards d'USD 9 (+40 %)
Importations françaises du Brésil en 2010 : 4,80 milliards d'USD (+29 %) 

 

Le BRESIL en France, Belgique, Suisse et Canada

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