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L'actualité colombienne en 2001

Après une récession aiguë en 1999, l'économie colombienne avait redémarré en 2000. Le millésime 2001 a confirmé ce rebond, même si les négociations avec les mouvements de guérilla n'ont pas avancé de façon significative et que la recrudescence des activités des milices paramilitaires ne porte guère à l'optimisme.
La question de la guérilla a de nouveau occupé le devant de la scène politique colombienne. Ainsi, les Autodéfenses unies de Colombie (AUC, milices d'extrême droite) ont promis de réussir là où a échoué l'armée : mettre un terme définitif à l'action des mouvements de guérilla apparus dans les années 1980. Présentes dans près de 40 % des municipalités du pays, les AUC sont devenues une composante incontournable dans le conflit qui oppose les autorités colombiennes à une multitude de mouvements de guérilla. Ainsi, le 15 mai, ces milices ont enlevé 190 ouvriers agricoles des palmeraies de Villanueva. Selon le chef des AUC, il s'agissait de défendre la classe moyenne contre la guérilla. Globalement, les forces paramilitaires ont augmenté à mesure que progressaient les négociations engagées depuis janvier 1999 entre le gouvernement colombien du président Pastrana et la guérilla. Pour certains, les AUC ne seraient qu'une réponse aux exactions de cette dernière et à l'incapacité du gouvernement de mettre un terme à leurs agissements, notamment en n'assurant pas la sécurité dans les régions rurales. Mais pour d'autres, ces milices constituent non seulement un obstacle sérieux aux négociations de paix engagées avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, communistes) et l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste), mais elles représentent aussi la principale menace à l'établissement d'un État de droit en Colombie. Selon le rapport du Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de l'homme, présenté en avril 2001 à Genève, les AUC sont «responsables de la majorité des massacres, menaces, disparitions forcées et déplacements de populations». Mais pour la guérilla, les organisations paramilitaires ne sont que des supplétifs du pouvoir, l'instrument d'un terrorisme d'État et donc la preuve d'un double jeu des autorités politiques. Tous s'accordent sur le fait que les paramilitaires disputent à la guérilla territoires et richesses du pays, dont, bien sûr, la cocaïne. Celle-ci est au cœur de ce qu'il convient d'appeler le «plan Colombie». Lancé par les États-Unis pour éradiquer la drogue et combattre la guérilla, il ne cesse de susciter de vives réserves de la part des organisations de défense des droits de l'homme et de l'environnement.
Bien que les événements de l'année écoulée n'aient en rien entamé le règne de la violence et de l'insécurité, les performances de l'économie sont restées de bonne facture. Même si les gains de l'année n'ont pas ramené l'économie à son niveau antérieur — au milieu des années 1990 on vantait la stabilité économique de la Colombie —, tous les experts ont souligné la bonne tenue de la croissance (autour de 3 %). Une croissance qui a été essentiellement tirée par les exportations, qu'il s'agisse de produits industriels ou de pétrole. Sous l'effet de ces exportations, la Colombie a enregistré un excédent commercial de quelque 2,7 milliards de dollars. Le gouvernement a freiné les dépenses, en coupant dans les investissements, les salaires et les emplois publics.

© Hachette Multimédia / Hachette Livre, 2002

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