Pourquoi l'Union Européenne a-t-elle retiré le Panama de sa liste noire des paradis fiscaux ?
Moins de deux mois après avoir établi sa liste des paradis fiscaux, l'Union européenne l'a déjà réduite. Elle devait pourtant marquer une réponse «consistante et à la hauteur» après la publication des Panama et des Paradise Papers.
L'Union européenne a-t-elle fait preuve de pusillanimité ? La question se pose lorsque les 28 ministres des Finances de l'UE, lors d'une réunion à Bruxelles, ont décidé de retirer 8 pays (le Panama, la Corée du Sud, les Emirats arabes unis, la Tunisie, la Mongolie, Macao, Grenade et Barbade) de la liste noire des paradis fiscaux des 17 qui y figuraient initialement. Le Conseil des ministres des Finances de l'Union, dans un communiqué, a en effet justifié cette décision par le fait que ces Etats s'étaient «engagés à remédier aux inquiétudes de l'UE».
Colère et incompréhension
Toutefois, des personnalités politiques, des eurodéputés et des ONG se sont scandalisés de cette volte-face. Pour Nicolas Dupont-Aignan, député de Debout la France (DLF) et co-auteur d'un rapport sur la fraude fiscale en France datant de 2013, «l’Union européenne, avec la complicité de Bruno Le Maire [ministre des Finances], a décidé de retirer le Panama de la liste des paradis fiscaux. Belle capitulation en rase campagne de l'oligarchie face à la grande fraude fiscale».