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GREGORIO CONRADO ALVAREZ

Gregorio Conrado Alvarez Armelino (dit el Goyo) est né le 26 novembre 1926 à Montevideo. Au pouvoir entre 1981 et 1985, l'ancien général a été le dernier chef de la dictature militaire uruguayenne qui a débuté en 1973.
 
Il entre à l'Académie militaire uruguayenne en 1940, avant de devenir en 1962 chef de la police montée de Montevideo. En 1971, il est promu au grade de général et prend la tête de l'Etat-major commun (Estado Mayor Conjunto, ESMACO), une structure interne à l'armée créée afin de prendre en charge la lutte contre la guérilla des Tupamaros. Quand les militaires s'emparent du pouvoir en 1973, Alvarez, en tant que chef de l'ESMACO, devient secrétaire permanent du Conseil de sécurité national (Consejo de Seguridad Nacional), un nouvel organe présidé par les commandants de l'armée de terre, de la marine et de l'armée de l'air ainsi que les ministres de la défense nationale, de l'intérieur et des affaires étrangères.
 
En 1978, il devient commandant en chef des forces armées et conserve ce poste près d'un an, suite à quoi son influence semble quelque peu péricliter. Toutefois, en 1979, toute une série de promotions dans l'armée place un nombre important de ses supporters à des postes clés. En 1980, l'armée souhaite se légitimer en organisant un plébiscite sur une nouvelle constitution, laquelle est vivement dénoncée par les opposants politiques. Finalement, les uruguayens la rejettent massivement à 57,2% lors du référendum organisé le 30 novembre 1980.
 
Le 1er septembre 1981, Alvarez fait pression sur le Conseil de sécurité national et obtient d'être nommé président. A ce titre, il continuera la répression contre les Tupamaros mais également contre les syndicats. Le 12 février 1985, Gregorio Alvarez laisse le pouvoir au Président de la Cour de justice suprême en exercice qui organise des élections. Le 1er mars 1985 Julio María Sanguinetti est élu président.
 
Pour favoriser le retour vers une paix civile, Sanguinetti principalement entreprend une campagne de réconciliation nationale en faisant adopter en 1986 la loi " Caducité de la prétention punitive d'Etat " (Caducidad de la Pretensión Punitiva de Estado) appelé aussi populairement " loi de l'impunité " (ley de impunidad) ou " loi de caducité " (ley de caducidad). En substance, elle prévoit que l'Etat renonce à son pouvoir punitif pour les violations aux droits de l'homme commises, durant la période allant de juin 1973 à mars 1985, par des fonctionnaires militaires et policiers, pour des mobiles politiques ou dans l'exercice de leurs fonctions, à l'occasion d'actions ordonnées par les supérieurs hiérarchiques.
 
En dépit de cette loi, suite à des plaintes déposées par des parents de disparus, Alvarez a été arrêté et placé en détention le 17 décembre 2007.

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