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L'actualité du Salvador en 1994

En dépit des blessures encore mal cicatrisées d'une guerre civile d'une dizaine d'années, les élections générales ont pu se dérouler de façon satisfaisante. L'économie a profité de l'accalmie assurée par les accords de paix de 1992 pour renouer avec la croissance. Le Salvador dispose de deux atouts majeurs: d'une part, sa diaspora aux États-Unis, qui expédie, bon an mal an, un milliard de dollars au pays; d'autre part, l'aide internationale, qui s'élève à 15 % du PNB.
Pour la première fois, l'ensemble des forces politiques s'est donné rendez-vous pour envisager l'avenir du pays autrement que par les armes. Le 20 mars se sont effectivement déroulées des élections générales, à la fois présidentielle, législatives (84 sièges à pourvoir) et municipales (262 postes à pourvoir). La transformation du Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN) d'organisation de guérilla en parti politique a permis aux anciens guérilleros de prendre part au scrutin. Une consultation sous haute surveillance, puisque plus de 3.000 témoins étrangers et 900 membres du groupe d'observateurs des Nations unies pour le Salvador (Onusal) ont été appelés à veiller sur les 355 bureaux de vote. Bien que la gauche ait signalé avoir été victime de nombreuses irrégularités, les «scrutateurs» n'ont pas relevé de fraudes majeures et ont estimé le déroulement du scrutin normal. Il est vrai que le travail des observateurs étrangers s'est révélé tout à fait remarquable. Alors que le Tribunal suprême des élections avait clos la campagne d'inscription sur les listes électorales dès le mois d'avril 1993, l'Onusal s'était inquiété de la régularité de la procédure, signalant que plus de 700.000 Salvadoriens ne figuraient pas sur les listes. Une nouvelle période d'inscription avait été ouverte en juillet, assortie de la promulgation d'un décret faisant de la carte d'électeur le seul document d'identité valable à partir du 1er janvier 1994. Le mois suivant, l'Onusal jugeait que les conditions d'un déroulement normal du scrutin étaient rempiles.
À l'issue du premier tour, le candidat du parti au pouvoir, l'Alliance républicaine nationaliste (Aruna), Armando Calderón Sol, est arrivé en tête avec 49,2 % des voix, précédant le représentant de la gauche unie, Rubén Zamora (soutenu par le FMLN), avec 25,6 % des votes. Quant à la démocratie chrétienne, au pouvoir au début des années 1980, elle pointait en troisième position. Mais, en l'absence d'une majorité absolue, un second tour a été nécessaire, qui a vu la victoire de A. Calderón Sol avec 68,2 % des suffrages exprimés. Pour sa part, le FMLN aura réussi sa conversion politique en emportant 21 sièges de députés sur les 84 à pourvoir. Seule ombre au tableau, la réapparition des escadrons de la mort, responsables de nombreux assassinats et violations des droits de l'homme pendant les années 1980, a terni un scrutin qui s'annonçait comme le point d'orgue de la réconciliation nationale.
La normalisation en cours a permis une reprise de l'économie, dont le taux de croissance aura atteint 5 %. Les locomotives de ce redémarrage auront été la construction, la manufacture, le commerce ainsi que les exportations.

© Hachette Multimédia / Hachette Livre, 2002

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