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L'actualité du Salvador en 1995

Conforté par un succès indiscutable lors de l'élection présidentielle de 1994 ( 69,2 % des voix ), Armando Calderon Sol poursuit une politique de réconciliation nationale qui commence à porter ses fruits: le bruit du canon appartient désormais au passé, même si quelques militaires démobilisés – et peu nombreux – rêvent toujours de reprendre les armes.
Si l'on peut considérer que l'application du plan de paix de janvier 1992 – qui a mis un terme à quinze années d'une guerre civile particulièrement sanglante – était une chose acquise trois ans plus tard, la violence n'a toutefois pas totalement déserté le paysage politique et social du pays: on a pu ainsi remarquer un regain certain des manifestations de militaires démobilisés tandis que quelques groupes armés ont été réactivés.
Le régime du président Armando Calderon Sol – élu en avril 1994 – a par ailleurs dû faire face au mécontentement soulevé par l'annonce, le 2 février, d'un programme de réformes économiques radicales dont c'est peu de dire qu'il a suscité des critiques tous azimuts. Les syndicats ont manifesté leur inquiétude au sujet du programme de privatisations, qui pourrait signifier la mise à pied de quelque 25.000 fonctionnaires. Inquiétude aussi du côté du patronat, pour qui le «système de libre convertibilité de la monnaie et le taux de change fixe constituent un non-sens économique». Critiques encore dans les rangs des industriels, qui ont vu d'un mauvais œil le projet du gouvernement d'éliminer tous les droits de douane en deux ans. Sur ce plan, les industriels, qui ont reçu le soutien des voisins centre-américains du Salvador (tous négociaient alors la mise en place d'un tarif douanier extérieur commun), auront obtenu du gouvernement qu'il procède à une réduction plus progressive des droits de douane.
En dépit de cette grogne généralisée, le Salvador a repris le chemin de la croissance à l'intérieur des grands équilibres en 1994-1995. La construction de logements et de centres commerciaux ainsi que l'amélioration du système routier, devenues indispensables après les destructions consécutives à la guerre civile, ont contribué en effet à maintenir la croissance au niveau de 1992 (5 %), tandis que l'inflation reculait légèrement (autour de 10 % en rythme annuel).

© Hachette Multimédia / Hachette Livre, 2002

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