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#1 2007-04-26 15:37:06

smarty
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La Bolivie déchirée d'Evo Morales (Le figaro)

Citation:
La Bolivie déchirée d'Evo Morales

Le Figaro

De nos envoyés spéciaux à La Paz PASCALE MARIANI et ROMÉO LANGLOIS. Publié le 09 avril 2007

L'élection d'Evo Morales, un Aymara de gauche, à la tête du pays, en 2005, a accru les tensions entre la majorité indienne et la minorité blanche. Certains redoutent une guerre civile.

DANS UNE RUE d'El Alto, l'im­mense cité rebelle postée sur les hauteurs de La Paz, une porte métallique s'ouvre en grinçant sur une salle de sport improvisée. Une douzaine d'hommes cagoulés, habillés de noir, actionnent gauchement des appareils de musculation. Les « talibans indigènes », indiquent leurs t-shirts, sont en plein entraînement. Une poignée de journalistes filment l'« événement » avec perplexité.

Un chef des « talibans », ex-militaire au front bas, prend la parole. « Ou l'unité nationale est préservée... » lance-t-il, l'index levé, derrière ses lunettes noires, «... ou nous devrons réagir ! » En clair, les « talibans indigènes » ne laisseront pas les autonomistes blancs de Santa Cruz, la capitale économique, à 900 kilomètres à l'est, fragmenter la Bolivie. Et s'approprier ses richesses : le pétrole, le gaz, les métaux.

(...)

La Bolivie est une nation déchirée. L'élection, fin 2005, du président de gauche d'origine aymara Evo Morales, a accru les tensions entre la majorité indienne pauvre et la minorité blanche. Et en juil­­let 2006, le référendum sur les autonomies régionales a dessiné sur la carte la fracture bolivienne. À l'est, la « demi-lune », région métisse formée des départements amazoniens du Beni, du Pando, de Santa Cruz et du Tarija, a voté pour l'au­tonomie. À l'ouest, la Bolivie an­dine, aymara et quechua, a voté contre.

« Tant que les pauvres n'auront pas de pain, les riches n'auront pas la paix », menace un graffiti à Achacachi, entre la Cordillère royale et le lac Titicaca. « Les Blancs ont violé nos femmes, écartelé (le rebelle indien) Tupac Katari, tenté de dé­truire notre culture », rappelle le maire, Eugenio Rojas. « Evo est un frère, poursuit-il. Et si les oligarques de Santa Cruz l'empêchent de gouverner, nous le défendrons. » Quatre dirigeants aymara l'approuvent en silence. Ils disent être « des Ponchos Rouges, comme les 100 000 Indiens vivant autour d'Achacachi. » Le 23 janvier, Evo Morales avait ap­pelé à la formation d'une milice, les Ponchos rouges, du nom de l'habit rituel aymara, « pour défendre l'intégrité du territoire ».

(...)

Hostiles au gouvernement, les médias privés passent en une ces images de radicalisme indien. Ces images dévalent la cordillère en faisant boule de neige. Et tombent sur les basses terres comme une déclaration de guerre aux Cambas, les habitants de Santa Cruz. « Des mi­lices anti-Blancs ! Evo Morales attise la haine raciale pour déclencher une guerre civile », accuse Leonardo Pereira, un jeune membre du Comité civique pro-Santa Cruz.

(...)

« Nous sommes les gardiens de la démocratie », proclame, à la tribune, German Antelo, le président sortant. Sous les applaudissements, il fustige « la vision totali­taire du gouvernement centraliste ». Et se dit fier d'avoir accompli cette mission : « Dire au monde qu'une autre Bolivie existe. » Lors du concours Miss univers 2004, Miss Bolivie avait cru bon de préciser : « Moi, je suis de l'Est. Là-bas, nous sommes grands, nous sommes blancs, et nous savons parler anglais. »

(...)

Sur l'Altiplano, l'exigence d'un visa pour les touristes américains a été applaudie. À Santa Cruz, elle a fait l'effet d'une mauvaise blague. Ici, la mystique aymara et les diatribes revanchardes du gouvernement contre les « Q'aras » (les Blancs) exaspèrent. « On nous ­traite tous les jours d'oligarques et de séparatistes. Nous ne sommes pas responsables des souffrances des Indiens de l'Altiplano », s'insurgent les Cambas. L'identité nationale est en jeu, explique l'évêque italien Sergio Gualberti : « Les Cruceños (habitants de Santa Cruz) ont l'im­pression qu'on veut faire une Bolivie sans eux, exclusivement indienne. »

(...)

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#2 2007-12-07 03:47:42

smarty
Membre

Re : La Bolivie déchirée d'Evo Morales (Le figaro)

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#3 2011-02-21 15:44:34

newbie25
Membre

Re : La Bolivie déchirée d'Evo Morales (Le figaro)

Terrible... Ca ne s'est pas vraiment arrangé depuis...

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