MUITOBON a écrit :Si le pays courant 2012 s'avance a nouveau vers 3% de croissance maxi et plus de 6% d'inflation mini je ne vois pas ou il sera gagnant sur le plan economique d'une facon generale.
Car la on n'est plus, comme c'etait le cas les dernieres annees, dans une configuration de surchauffe certes mais a peu pres controlee. A savoir inflation oui, mais croissance superieure a cette derniere ne serait-ce que legerement.
La on rentre dans une situation ou l'inflation est le double de la croissance. A 6,5% l'inflation est du meme niveau aujourd'hui avec 3% de croissance que ce qu'elle etait avec 7% de croissance.
Si ca dure encore un peu, ce n'est plus un etat de developpement mais un etat de perte de richesse. Et en plus evidemment c'est une situation de perte de controle de l'inflation.
Salut Muito,
Je ne te suis pas là. Lorsqu'on parle du PIB (et surtout de sa variation) pour définir la croissance ou la récession, on parle en PIB réel ou non en PIB nominal. C'est à dire que l'on prend le PIB nominal (mesure de l'activité) que l'on corrige de l'inflation (autrement dit, on calcule l'activité avec les prix de l'année précédente pour faire une comparaison nette d'inflation). Je ne comprends donc pas pourquoi tu dis que le Brésil croit moins que l'inflation. Dès que le PIB réel est >0 (ce qui est le cas au Brésil), il y a croissance (nette d'inflation) de l'économie.
Le PIB du Brésil depuis la stabilisation en 1994 a, la plupart du temps (à l'exception de 2010), été inférieur à l'inflation et cela n'a nullement empêché le pays de croitre significativement.
Le PIB potentiel du Brésil est entre 3% et 4% annuel, pour aller au delà, il faut :
- plus d'investissement (mais cela vaut dire augmenter l'épargne privée (pas possible car ça réduirait la contribution de la consommation à la croissance) ou diminuer les dépenses de l'Etat)
- plus de productivité (former de la main d'œuvre qualifiée mais c'est long ou faire venir des gens brillants de l'étranger
)
Le talon d'Achille du système, comme tu le dis très bien, c'est la dépendance externe pour financer les investissements. Pas assez d'épargne interne (17% du PIB contre 19% du PIB nécessaire pour l'investissement, et encore c'est un niveau très bas d'investissement), trop de dépense publique, tant que la poupança externe est là tout va bien. Le jour où elle s'en va, il faudra trouver un substitue pour maintenir la croissance. La bonne nouvelle c'est qu'il y a de la marge tellement l'argent public est mal géré au Brésil, la mauvaise c'est que la corruption ne va pas se laisser piquer ses sous comme ça.