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#1 2008-04-29 21:31:40

ibf
Membre

Brésil et crise alimentaire .

De nombreuses années de négligence et de développement mal dirigé nous ont conduit
à une situation très critique.
La demande  mondial de nourriture est bientôt  supérieure à l'offre et à comme conséquence direct une augmentation des prix des aliments .

  Nous nous apprêtons à vivre un moment très difficile et le pire est encore à venir   
, car bientôt les systèmes d'aide vont tomber en faillite.
Et même si le Programme alimentaire mondial, qui nourrit environ 90 millions de personnes, reçoit  l'apport financiers qu'il à demandé pour faire face à la crise,  il lui sera très difficile de  trouver des aliments bon marché à acheter .-
  Il faut réagir et réagir vite   en restaurant une agriculture permanente et solidifié  dans les pays en voie de développement il faudra aussi adopter de    nouvelles stratégies  et le Brésil avec  son potentiel agricole incommensurable peut faire partit de celles ci.
Il sera aussi fondamental de mieux administrer   la production de biocarburant.  Et cela  doit faire  partit des nouvelles réformes  du gouvernement Brésilen.
Il à était complètement inconscient de penser que les ressources en  céréales était inépuisable et que nous pouvions les gaspiller pour  faire rouler tous
les moteurs dans le monde
En tous les cas, il serait bien temps de penser sérieusement à redonner une  dimension préférentiel à l'agriculture et le Brésil peut faire partit de cette phase de changement , il est bien beaux  de fabriquer des voitures , des appareils de hautes technologies, de dépenser des sommes colossales dans la défense et les armés  , mais il ne faut pas perdre de vue que nous avons également besoin de manger . 

EUROBIZ GROWING YOUR BUSINESS

Brésil presentation d’ un marché à fort potentiel

L’agriculture brésilienne

Principales productions
agricoles
soja, café, oranges, céréales,
maïs, soja, manioc, riz, canne
à sucre et alcool
Principales productions animales
bovins, volailles, porcs
Principales exportations
agricoles
soja, café, oranges

Il occupe aussi les premières places dans la production mondiale de coton, de caoutchouc, de Cacao,
de Manioc, et de riz + une énorme production agrumes & raisins dans les régions tempérées du Sud.

Potentiel agricole du Brésil
L’essentiel des terres
potentiellement aptes à
l’agriculture se trouve vers
l’intérieur du pays.
Actuellement, 70 millions
d'hectares sont cultivées,
(- 8% de la superficie
totale du pays).
Il reste encore 100 millions
d’ha libres.
En 2007, la production
céréalière devrait
atteindre 130 millions de
tonnes
Premier troupeau de bovins
(207 millions de têtes).

Localisation des grandes cultures
commerciales
Café, un quart de la
production mondiale
(plantations brésiliennes
des États du Sudeste
Cane à sucre (Sao Paulo).
Production de sucre, mais
aussi alcool destiné à un
parc automobiles de 4,5
millions de véhicules (¼).
D’ici 5 ans 50% flex-fuel
Manioc, États du Sud
Soja, 50% états du
Centre Ouest
Riz (9e producteur),Sud,
riz irrigué (50%)
Oranges, 1er export
mondial (Sao Paulo)

Les grandes cultures commerciales
Total : 50 millions de ha
Soja (23 M ha)
Maïs (11,5 M ha)
Cane à sucre (5,8 M ha)
Riz (3,9 M ha)
Haricot (3,75 M ha)
Coton (1,26 M ha)

Le Maïs
11,5 millions de ha
35 millions de tonnes
Rendements 3,04 T/há


La Canne à Sucre
5,8 millions de ha
423 millions de tonnes
Rendements 108 T/há


Le Riz
3,6 millions de ha
12,1 millions de tonnes
Rendements 3,37 T/há


Le haricot
3,75 millions de ha
3,70 millions de tonnes
Rendements 0,81 T/há


Le Coton
1,26 millions de ha (2005)
3,666 millions de tonnes
Rendements 2,91 T/há


L’élevage au Brésil
Élevage, activité importante
Viande de boeuf: 8Mt en
2006, soit le 2e volume de
production mondiale (États-
Unis 11,3Mt ; France 1,5Mt)
Viande porcine: 3e
producteur avec 2,8Mt en
2006
Poulets: 3e producteur avec
8,7Mt en 2005
Produits de pêche: 1Mt en
2006


L’élevage bovin
207 millions têtes, premier troupeau au monde
L'élevage bovin représenté dans presque tous les
États.
80% des 8 Mt produites/an (40 M têtes)
destinées au marché interne. 35 Kg/an ; x2 //
Européen
1er exportateur mondial (2003), 1,6 MT exportées
dont 50% vers l’UE; 20% du commerce mondial


Production porcine au Brésil


Troisième le plus grand troupeau au
monde (30 millions de têtes) après la
Chine (488 Millions), les États-unis (60
millions) et devant la France (15
millions), le Canada (14,6 millions) et le
Mexique (14,6 millions).
Le Brésil est important sur les marchés
mondiaux et le deviendra un peu plus,
Le Brésil a une part de 14% des
exportations mondiales. En 2015, il
devrait passer à 17%. Mais, au regard
des autres pays exportateurs (Canada,
USA et UE), ce n’est pas encore une
hyper-puissance de la viande porcine.

Atouts et faiblesses élevage au Brésil

Le climat favorable à la production agricole et l’élevage
est un atout de taille dans un monde où les ressources
naturelles sont de plus ne plus chères,
La plus grande faiblesse du Brésil est la maladie (fièvre
aphteuse) qui apparaît, disparaît, réapparaît…
Du coup l’accès aux marchés à haute valeur est limité,
contraint se placer sur les marchés très « sensible » au
prix, comme celui de Russie.
La capacité pour faire évoluer ses normes sanitaires sont
encore limitées…

L’ère du soja
Expansion depuis les années 1970
250 000 ha début des années 1960
Aujourd’hui, c’est produit phare avec 23 millions ha &
51 millions tonnes
L’avancée du Soja
Depuis le Sud
Aujourd’hui, localisé dans les Cerrados (Centre Ouest)

Grandes étapes des réformes
économiques au Brésil
Du modèle corporatiste à l’économie de marché
les années 1960 l’avancée vers l’Ouest (Brasilia)
les années 1980 les vagues de libéralisme
(désengagement de l’État)
les années 1990, ouverture vers l’extérieur et
intégration régionale (MERCOSUR)
1994 : Réforme monétaire (Plan Real)
Des réformes importantes qui ont stimulé la
production et le commerce agricole, mais un soutien
public aux producteurs dégressif

La monnaie brésilienne
L’ère Cardoso 1994-2002
Le Plan Real 1994-1998 initié par FHC a
mis fin à l’hyperinflation (50% par mois
quelques mois avant la réforme
monétaire).
A sa création, juillet 1994 : parité avec
le dollar, jusqu’en 1999. L’inflation
tombe à 2% par mois
En 1999, une forte dégradation des
comptes externes et des finances
publiques => dévaluation et flottement
du real face au dollar. L’inflation est
alors contenue, apparaissent les
prémices d’un ajustement externe et
budgétaire.
L’ère Lula 2002-2006
En 2002, le Brésil connaît des turbulences régionales (crise argentine) et des
incertitudes pré-électorales (élection de Lula, premier mandat). La veille de
l’élection de Lula le dollar cotait 4 R$.
Aujourd’hui le Real s’est raffermi : 2,15R$ = 1US$ ou encore 2,70 R$ = 1€.
L’inflation est de 6 à 7% par an

L’intégration régionale
Le MERCOSUR: le marché commun du Sud
(1991), Traité d’Asunción.
5 pays membres : Brésil, Argentine, Paraguay
Uruguay et Venezuela (2006).
5 pays associés: Bolivie, Chili, Colombie,
Équateur et Pérou.
4e bloc économique mondial après UE, ALENA,
et l’ASEAN ;
75% du PIB de l’Amérique du Sud.
Objectifs: ouverture des marchés, baisse des
barrières douanières.
Des tensions: produits agricoles, rétorsions sur
les produits industriels, pays concurrents plus
que complémentaires.
Avec l’entrée du Venezuela, des objectifs plus
politiques face aux États-unis (ALCA & Traités
bilatéraux de Libre Commerce-TLC).

Impact des réformes économiques
Les réformes stratégiques du Brésil ont favorisé sa
croissance économique…
…Stabilisation macroéconomique – contraintes
budgétaires
…Réformes structurelles – privatisation et
déréglementation
…Libéralisation du commerce – réduction des tarifs,
élimination des barrières non tarifaires, formation
d’une union douanière
…Augmentation de la production des produits de
base et des avantages concurrentiels à l’exportation :
soja, viande bovine, agrumes..

L’ouverture du Brésil vers le monde
Le Brésil a connu un boom des exportations entre 2002-2005
Exportations de marchandises 60.4 Mds US$  118.3 Mds
Part dans les exportations mondiales (%) 0.93%  1.13%
Causes:
Facteurs conjoncturels: demande asiatique et mondiale, prix des
matières premières
Changement de mentalité des entreprises brésiliennes et
recherche de nouveaux partenaires commerciaux
Taux de change flottant
Une intégration réussie dans le commerce mondial
Produits et débouchés diversifiés
Les plus gros exportateurs sont des leaders mondiaux: agroindustrie,
acier, produits miniers, matériels et véhicules de
transport
Croissance des exportations en 2006: +8%

Le commerce externe
Le Brésil diversifie ses exportations et s’impose dans les
produits manufacturés : produits métallurgiques,
automobiles et matériel de transport, instruments
mécaniques, produits sidérurgiques…
Les grands complexes agro-alimentaires tendent à
s’affirmer. Transformations des matières premières (+VA)
jus de fruits, huiles, tourteaux de soja, café soluble, lait en
poudre, alcool de sucre…
Aujourd’hui, les produits primaires (café, soja, fer, cacao,
tabac, maïs) ne représentent plus qu’un tiers des
exportations.
Avec un secteur agro-alimentaire très dynamique

Les exportations
agroalimentaires du Brésil
Exportations
- La valeur des exportations agroalimentaires s’est accrue de
près de 75 % entre 1990-1994 et 2000-2003.
- Le soja est au premier rang. Viennent ensuite le sucre, la volaille
et le porc.
Importations
- Les importations agricoles comptent pour 7 % de toutes les
importations qui proviennent surtout de l’Amérique latine et des
Caraïbes.
- Importations principales : le blé (26%), le malt, le riz et le coton.
Les exportations agroalimentaires du Brésil ont explosé…
contrairement aux importations

Évolution de la production et du
commerce agro-alimentaire du Brésil
Croissance rapide
Exportations nettes oléagineux
+ 250% entre 1990-1999 et
2000-2004

On prévoit que les
exportations d’oléagineux
augmenteront d’environ
80% d’ici 2014

L’Union européenne est un marché très important
pour le Brésil…
Le Brésil exporte environ 40 % de sa production agricole
vers l’Union européenne. La France est son premier client
européen ; entre 15 et 20% des exportations
agroalimentaires brésiliennes destinées à l’UE.
Mais les plus fortes augmentations concernent les
exportations vers la Chine et la Russie.

L’énergie au Brésil
Pétrole & Hydraulique: deux
tiers des ressources utilisées ;
Gaz naturel: 3e source, 10%
Bagasse (résidu fibreux de
canne, alimentation chaudière),
bois, charbon.. 5 à 7%
Nucléaire : 1%
Croissance de la demande
prévue
Pétrole: 4% à 5%/an pour
10 ans
Gaz naturel: 6,5%/an pour
10 ans

L’énergie pétrolière
Le Brésil couvre presque
100% de ces besoins en
hydrocarbures
Pétrole 15ème rang mondial
75% de l’exploitation
pétrolière offshore est au
large de Rio (bassin de
Campos)
Petrobras Cie nationale

L’énergie hydraulique
La fourniture d'énergie électrique repose
essentiellement sur l’hydroélectricité, qui
représente 90% de la production totale
électrique
Le pays est doté du potentiel
hydroélectrique le plus important du
monde, estimé à 255 millions de kilowatts
L'usine hydroélectrique d’Itaipu, sur le
fleuve Paraná de la plus grande
installation du genre dans le monde.
D’autres centrales hydroélectriques sont
situées sur le fleuve São Francisco et le
Rio Grande. (État de Minas Gerais)

Le Gaz naturel
29ème producteur mondial
Production concentrée dans la
région de Rio et dans le Nord
(gisement de Campos, 40%)


Les énergies « vertes »
Il y a 30 ans, le Brésil c’est lancé dans la filière
bioéthanol dont il est aujourd’hui, avec 154 millions
d'hectolitres par an, le premier producteur mondial.
Cet éthanol est produit à partir de la canne à sucre,
ce qui permet, grâce à des rendements élevés, un
coût de production bas, de l'ordre de 0,17 euro/l.
Il peut être mélangé à l’essence en proportions allant
de 5 à 85 %. Au-delà de 20 % des adaptations aux
moteurs de voitures sont souvent nécessaires.
Aujourd’hui, 40% des carburants consommés au
Brésil sort des champs de canne à sucre.

Source de la présentaion de l'agriculture Brésilienne

Patricio Mendez del Villar
Centre de Coopération Internationale en
Recherche Agronomique pour le
Développement (Cirad)
IFOCAP – Bourges, 27 mars 2007

Dernière modification par ibf (2008-04-29 22:16:47)

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#2 2008-04-29 21:53:37

Chico brasil
Membre

Re : Brésil et crise alimentaire .

Un beau récit alarmiste qui nous brosse un portrait de fin du monde, ne pas être dupe sur la réalité, la poule aux oeufs d'or n'est pas forcément là ou l'on souhaite qu'elle soit smile

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#3 2008-04-29 22:06:07

alexistour
Membre

Re : Brésil et crise alimentaire .

Citons les sources d´Eurobiz:
Sur le site du CIRAD: Brésil - Atouts et faiblesses d´un géant agricole.  P Mendez del Villar - Bourges 27 mars 2007.
http://www.cirad.fr/ur/index.php/politiques_et_marches/

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#4 2008-04-29 22:34:42

alexistour
Membre

Re : Brésil et crise alimentaire .

Le Brésil : atouts et faiblesses
d’un géant agricole
Patricio Patricio Mendez Mendez del del Villar Villar
Centre de Coopération Internationale en Centre de Coopération Internationale en
Recherche Agronomique pour le Recherche Agronomique pour le
Développement (Cirad) Développement (Cirad)
IFOCAP – Bourges, 27 mars 2007

"Je vous engage à lire les articles du Cirad. Très bonne approche pour ceux qui cherchent à avoir des notions du Brésil. C´est concis et facile à lire."

Dernière modification par alexistour (2008-04-29 22:45:29)

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#5 2008-04-30 12:14:55

blanche-neige
Membre

Re : Brésil et crise alimentaire .

ibf a écrit :

De nombreuses années de négligence et de développement mal dirigé nous ont conduit
à une situation très critique.
La demande  mondial de nourriture est bientôt  supérieure à l'offre et à comme conséquence direct une augmentation des prix des aliments .

vive la désinformation

"Etant donné l’état actuel de l’agriculture dans le monde, on sait qu’elle pourrait nourrir 12 milliards d’individus sans difficulté"

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#6 2008-04-30 12:35:21

guarana-saoluis
Moderateur

Re : Brésil et crise alimentaire .

Bonjour ,

Banche neige a ecrit "Etant donné l’état actuel de l’agriculture dans le monde, on sait qu’elle pourrait nourrir 12 milliards d’individus sans difficulté".

A condition que les gens soient pret a la cultiver , il y a une profonde desafection des metiers agricoles ici au bresil et ailleurs , beaucoup preferent se pencher vers des activites plus rentables avec moins de boulot ...le bresil regorge de terre cultivable , ma belle soeur sort d'une ecole d'agriculture de l'etat du maranhao ...elles comme la majorite ont embrayes sur un autre cursus d'ayant rien a voir le but etant d'avoir differentes competences ...

le salaire d'un agriculteur serait ( merci de me corriger ) de 2000 rs environ donc bon salaire , mais faute d'aide de l'etat de motivation il finira et mourera dans son exploitation ..

Les changements climatiques , inondations , secheresses , tempetes fon aussi que d'une annee sur l'autre tout ou partie d'une recolte peut etre detruite ou appauvrie..

bien cordialement

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#7 2008-04-30 16:01:26

ibf
Membre

Re : Brésil et crise alimentaire .

blanche-neige à écrit

"Etant donné l’état actuel de l’agriculture dans le monde, on sait qu’elle pourrait nourrir 12 milliards d’individus sans difficulté"

Une Simple question blanche-neige : Mais pourquoi ne le fait elle pas ???

à vous relires .....

Trés  cordialement

EUROBIZ GROWING YOUR BUSINESS

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#8 2008-04-30 20:12:05

ibf
Membre

Re : Brésil et crise alimentaire .

Tout à fait Philbec

Votre discours est plein de bonnes intentions , mais alors pourriez vous m'expliquer pourquoi les pays développé mènent une politique de destruction des systèmes productifs de leurs PMA ???

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#9 2008-04-30 21:00:58

ibf
Membre

Re : Brésil et crise alimentaire .

Effectivement,
Il y a eu une mésentente sur le thermes PMA que j'ai assimilé comme Petits et moyens agriculteurs.

Mais bon pas de problèmes.

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#10 2008-05-05 13:12:53

blanche-neige
Membre

Re : Brésil et crise alimentaire .

je suis loin d'etre un expert  de l'economie , de l'agriculture etc mais  l'origine du pb pour moi peut etre schematise a cela:

les prix des matieres premieres sont maintenus a la baisse par les multinationales de l'agro-alimentaire , pour les consommateurs, mais aussi pour maintenir leur marge.
les agriculteurs pour vivre correctement/augmenter leur niveau de vie, se rabattent vers l'agriculture qui rapportent mais qui ne nourrit pas. ( agrocarburant en tete)

Dernière modification par blanche-neige (2008-05-05 13:21:58)

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#11 2008-05-05 16:46:00

ibf
Membre

Re : Brésil et crise alimentaire .

Blanche neige votre raisonnement est tout à fait rationnel cependant il est trés important de mettre en avant certains facteurs qui contribue à cette crise

Une forte augmentation du pouvoir acquisitif des personnes qui vivent dans les pays émergent , donc une forte augmentation de la demande.
Les états unis qui ne cesse de dévaloriser leur monnaie de manière à maintenir le prix du pétrole mais celui ne cesse d'augmenter,
Le nombres d' investisseurs qui exploitent le filon spéculatif des matières premières ne cessent lui aussi d'augmenter.
il y a aussi le système protectionniste du G8 qui est un frain à l'expansion agricole dans le monde 
(si les agriculteurs des pays en voie de développement étaient sure de pouvoir vendre aux pays riche  ils augmenteraient leurs taux de production)
Bref tous ces éléments  font partie intégrante du problème
cependant on essaie de rejeter la faute sur les biocarburants alors qui il y a à peine 2 ans il étaient considéré comme les sauveurs du monde .
Prenons l'exemple du Brésil qui possède 256 Millions m² de terres cultivable seulement 80 Millions sont exploité donc 176 inexploité
la production de biocarburants ne représente que 2,4 % des capacités de production
alors même si le Brésil décide de doubler sa capacité de production soit 4,8 %, cela n'aura aucune influence sur l'offre de production alimentaire.

Dernière modification par ibf (2008-05-06 00:21:25)

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#12 2008-05-07 22:40:10

ibf
Membre

Re : Brésil et crise alimentaire .

Longtemps encouragée, la production de biocarburants est aujourd'hui au centre d'une polémique mondiale du fait de la hausse des prix des matières premières agricoles. Sur la défensive, le Brésil assure qu'il peut mener le combat à la fois sur le front de la sécurité alimentaire et de l'énergie. L'enjeu est financier - le pays attend l'avènement d'un grand marché international de l'éthanol -, mais aussi géopolitique.

 

Avec la flambée des prix des matières premières agricoles, les biocarburants, longtemps considérés comme une des énergies renouvelables à développer pour lutter contre le réchauffement climatique, se retrouvent au banc des accusés. Sur fond d'émeutes de la faim et de manifestations à Port-au-Prince, Dacca ou Dakar, Jean Ziegler, l'ancien rapporteur de l'ONU sur le droit à l'alimentation, a qualifié leur expansion de « véritable crime contre l'humanité ». Le FMI, la Banque mondiale, l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), plusieurs dirigeants européens, s'inquiètent de l'essor de ces combustibles, qui détourneraient l'agriculture de sa fonction première : nourrir la population. Sur la défensive, le Brésil, principal producteur mondial d'éthanol derrière les Etats-Unis, organise sa riposte.

Première tâche urgente : éviter l'amalgame. L'éthanol brésilien est produit à partir de la canne à sucre, alors que l'éthanol américain est fabriqué à partir du maïs. Il convient donc de séparer le bon grain de l'ivraie. « Les critiques généralisées proférées par la Banque mondiale et par certaines agences de l'ONU contre les biocarburants ne s'appliquent pas au cas brésilien, explique Rubens Barbosa, ancien ambassadeur du Brésil à Washington. Il y a une part de vérité dans cette mise en cause, puisque l'utilisation du maïs pour produire de l'éthanol a effectivement réduit l'offre de cette céréale sur le marché et même provoqué la hausse des prix de la tortilla [galette de maïs, aliment de base au Mexique]. Mais dans le cas du Brésil, il n'y a pas eu de substitution de plantations alimentaires par la canne à sucre. Les plantations destinées à l'éthanol correspondent à moins de 1,5 % du total des terres arables et on peut encore doubler la surface cultivée sans toucher à un arbre », poursuit le diplomate, qui a rejoint la direction de Brazil Ethanol, un joint-venture américano-brésilien. Et d'ajouter que le bilan environnemental de l'éthanol tiré de la canne à sucre est bien plus favorable que celui de l'éthanol de maïs, puisque la fibre de la canne à sucre sert elle-même de matière première à la génération d'électricité.

Impact sur la déforestation

Tout en reconnaissant qu'au chapitre de la lutte contre le dioxyde de carbone, le bilan de l'éthanol brésilien est meilleur que celui d'autres biocarburants, les organisations non gouvernementales n'en dénoncent pas moins l'impact sur la déforestation. « La canne à sucre avance sur la savane, ce qui repousse le soja et l'élevage plus au Nord et entraîne bien des conséquences sur la déforestation », affirme Kate Horner, des Amis de la Terre. Exactement le type de commentaires qui hérissent les « usineiros », les propriétaires des distilleries d'éthanol, prompts à rejeter toute responsabilité dans l'accélération de la déforestation en Amazonie. « Comment avec 1 % des terres pourrait-on « repousser » quoi que ce soit ? », s'insurge l'un d'entre eux.

Deuxième étape, cruciale : démontrer que le Brésil peut effectivement mener le combat à la fois sur le front de la sécurité alimentaire et celui de l'énergie. « Nous avons plus de trois décennies d'expérience en matière de production d'éthanol. Et, au cours de cette période, la culture de la canne à sucre a augmenté de pair avec d'autres cultures alimentaires grâce aux gains de productivité », défend Marcus Jank, président de l'Union nationale de l'industrie de la canne à sucre (Unica). Le Brésil est ainsi non seulement devenu l'un des principaux producteurs et exportateurs mondiaux de sucre et d'éthanol, mais également de soja, de jus d'orange, de café, de viande de boeuf et de poulet. Et une nouvelle récolte record de céréales et d'oléagineux de 140 millions de tonnes est attendue cette année. Au sein du gouvernement Lula, les personnalités critiques envers le choix du modèle de développement agroproductiviste sont marginalisées, voire réduites au silence.

La foi inébranlable des responsables brésiliens dans l'éthanol repose sur l'expérience accumulée depuis le lancement du premier plan Pro-alcool (1), au lendemain du premier choc pétrolier. C'est à ce moment-là qu'un vaste réseau de distribution a été déployé à travers tout le territoire. Si les subventions gouvernementales, très élevées au démarrage, ont été totalement éliminées dans les années 1990 selon l'Unica, mélanger au moins 23 % d'« alcool » à l'essence ordinaire demeure une obligation, ce qui garantit un débouché aux producteurs d'éthanol. En outre, les Etats de la fédération appliquent tous, avec des barèmes différents, une détaxation à la pompe, ce qui renforce la compétitivité des carburants du « sucre ». Mais leur essor a réellement décollé grâce à une innovation technologique : la mise au point de moteurs « flex ». « Ma voiture roule aussi bien à l'essence ordinaire qu'à l'alcool. Mais je mets de l'éthanol car ça revient beaucoup moins cher, explique ainsi une automobiliste à la sortie de São Paulo. A la pompe, le litre d'éthanol vaut 1,30 real (51 centimes d'euro) quand le litre d'essence atteint 2,40 reals (94 centimes d'euro). « Avec un plein, je peux faire deux allers-retours à la plage. » Certes, avec de l'essence, cette conductrice pourrait y aller trois fois, mais il lui en coûterait le double. Voilà pourquoi les automobilistes brésiliens plébiscitent l'alcool. Cinq ans après leur apparition, 5 millions de voitures sont déjà équipées de moteurs « flex », soit environ 20 % de la flotte en circulation. Signe des temps : en février, la consommation d'éthanol a pour la première fois dépassé celle de l'essence ordinaire.

Fièvre des investissements

Un tel dynamisme du marché interne dans un pays de près de 200 millions d'habitants n'a pas tardé à ouvrir l'appétit des investisseurs. Avec l'escalade continue des cours du pétrole, le pays est atteint d'une véritable fièvre de l'éthanol. Depuis 2005, une cinquantaine de distilleries sont entrées en service et la construction de 32 autres unités est prévue cette année. Pour la récolte en cours, le gouvernement prévoit un nouveau bond de la production, à 27 milliards de litres d'éthanol. Et le syndicat professionnel table sur au moins 17 milliards de dollars d'investissements à l'horizon 2012. Les étrangers, qui détiennent aujourd'hui 12 % du marché, accourent. Bill Gates, les fondateurs de Google, George Soros, tous viennent prospecter en quête d'éthanol. Certains Brésiliens aguerris vont même frapper à la porte de la City : Clean Energy Brazil (CEB) a ainsi levé 100 millions de livres à la Bourse de Londres pour construire quatre usines. Les Français ne sont pas en reste. « Nous allons doubler notre production d'ici à 2011 », affirme Jacyr Costa, président de la filiale de la coopérative française Tereos, présente au Brésil depuis 2000. Tereos y possède cinq usines et prévoit l'inauguration d'une nouvelle unité en 2011, alors que plus des deux tiers de sa production de canne est déjà destinée à la fabrication de carburant (contre une moyenne de 55 % dans l'ensemble du secteur). « Le marché intérieur va rester le moteur de la croissance jusqu'en 2011. Ensuite, le pays devrait obtenir une part significative du marché américain, qui est le plus important au monde », explique Costa, optimiste. Avec le contrôle de huit distilleries, le groupe Louis Dreyfus ne cesse aussi de se renforcer dans le secteur.

Tous attendent l'avènement d'un grand marché international de l'éthanol. C'est d'ailleurs le sujet qui a dominé la rencontre entre George Bush et Lula à São Paulo au début de 2007. Les deux grands producteurs mondiaux ont alors affiché leur intention de transformer ce biocarburant en véritable « commodity ». « Pour l'instant, l'éthanol négocié à la Bourse des marchés à terme de São Paulo ou de Chicago a des caractéristiques techniques différentes », explique Marcelo Junqueira, président de CEB. Ce qui peut changer, si les différents protagonistes parvenaient à établir des normes communes. « Nous avons établi un dialogue fructueux avec les Etats-Unis. Mais c'est plus difficile avec l'Union européenne, indique Géraldine Kutas, conseillère internationale de l'Unica. Son industrie automobile a exigé une teneur d'eau minime dans l'éthanol exporté (0,24%), pourtant cette norme n'a aucune justification technique. » Les Brésiliens, qui pour l'instant exportent moins de 15 % de leur production, y voient une barrière non tarifaire. D'ailleurs, ils plaident pour une baisse des droits de douane et s'inquiètent de l'intensification des attaques contre les biocarburants en Europe. Les exportations devraient atteindre cette année 4,2 milliards de litres, dont 2,5 milliards à destination des Etats-Unis. « Le marché international n'est pas consolidé et demeure extrêmement volatil, résume Géraldine Kutas.

Peu à peu, la bataille commerciale se déplace sur le terrain de l'information. L'Unica peaufine son dispositif international : après l'ouverture d'un bureau de lobbying à Washington et à Bruxelles, elle envisage de faire de même en Asie. Mais dans sa croisade en faveur des biocarburants, elle peut compter sur un soutien de poids : le président Lula. Entre deux déplacements à La Haye pour rencontrer les autorités européennes et à Accra à la Cnuced en avril dernier, il a créé un groupe interministériel chargé de ne laisser aucune critique sans réponse. « Le véritable « crime contre l'humanité », a-t-il répliqué au Suisse Jean Ziegler, serait de rejeter les biocarburants a priori et de condamner les pays étranglés par le manque de nourriture et d'énergie à la dépendance et à l'insécurité. »

Ne plus jouer les « seconds rôles »Car l'enjeu est de taille, autant financier que géopolitique. Au-delà des perspectives d'exportation vers les Etats-Unis et l'Union européenne, qui envisage de porter à 10 % la part des biocarburants dans sa consommation d'essence d'ici à 2020, le Brésil voit dans ce nouveau « pétrole vert » l'occasion de renforcer sa position sur la scène géopolitique internationale. « Jusqu'à quand allons-nous accepter de jouer les seconds rôles sur la scène internationale ? », demandait encore Lula à ses pairs latino-américains lors d'une conférence régionale de la FAO. Pour lui comme pour Marcos Jank, de l'Unica, la bataille de l'éthanol s'inscrit directement dans la campagne en faveur de la libéralisation du commerce agricole mondial et la lutte contre le « protectionnisme des pays riches ».

source : Les échos

Dernière modification par ibf (2008-05-07 22:43:09)

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