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#26 2009-11-19 10:45:50

Darkfox
Membre

Re : Le client est roi

Bonjour les amis,

Pour la certif iso 9000 / 9001  est pipot pour info , nous avons toujours un speech 1 semaine avant l'arrivé de "l'inspecteur" et on fait des faux graphiques et ça passe ... et on est en France ... dire que ISO est la qualité .; c'est un doux rêve.
Autant je ferai confiance a du matériel japonais ... autant je fais difficielement confiance à du matériel made in France ...

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#27 2009-11-19 10:48:37

jeanmarc
Membre

Re : Le client est roi

Bonjour a toutes et a tous

Et pour parler de " client qui est roi , ou cliente qui est reine "

Je viens de voir les images prises par un camera de sécurité placée dans la salle de chirurgie de l hopital des cliniques de Sao Paulo , la camera montre  nettement le viol d un medecin sur une cliente sous anesthesie générale , la jeune femme doit avoir au maximum 25 ans ...absolument révoltant !!!!!
Domage , si je serais un Juge  je lui aurai collé 30 ans et retiré sa carte de medecin a cette crevure !!

jean marc

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#28 2009-11-19 12:47:54

axiom
Membre

Re : Le client est roi

jean marc :

ça on trouve aussi sur la cote d'azur un kine je crois

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#29 2009-11-19 12:53:41

axiom
Membre

Re : Le client est roi

fox :

quoi ? t'as plus tes actions thomson ? rss rss
sur le reste, je ne dis pas que c'est pas pipeau, je dis qu' "intellectuellement "
quand on a ce genre de demarche, on a deja un pied vers la qualité.
sur l'obtention je suis ok avec toi et atlante :-)

Dernière modification par axiom (2009-11-19 12:54:57)

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#30 2009-11-19 14:10:36

Darkfox
Membre

Re : Le client est roi

@axiom :
Mes actions ont été  revendu avec plus value big_smile ^^ . D'ailleurs thomson fait maintenant dans le ciné encore un peu la télé mais bon .. Enfin un conseil n'investissait pas dans thomson...
une grosse part de mon magot est maintenant en Colombie ... résultat est donc prévu pour le 25/11 big_smile. Si ça marche bahhh dès que j'ai une rentrée je paie ma tournée smile !

Enfin pour en revenir à la discution du client est roi .. En France , on est encore loin de ça ... En Colombie aussi, d'ailleurs il diffuse parfois à la radio des personnes qui s'engueulent avec le sav d'internet et autres joyeuseté .. mais bon pour ce qui est de matériel c'est un peu mieux que ce que vous me racontez...  Mais pour les services c'est vrai qu'il y a de sacrés soucis.. exemple, ma belle mère a eu le droit à de nouveaux compteurs et donc augmentation de prix de l'eau et  de l'abonnement  de 75% du jour au lendemain ... smile et avec le sourire !

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#31 2009-11-19 14:42:09

jeanmarc
Membre

Re : Le client est roi

axiom a écrit :

jean marc :

ça on trouve aussi sur la cote d'azur un kine je crois

Salut

Vraiment plus que révoltant ! la justice devrait leur faire au moins 30 ans de tôle , ca calmerait leurs instincts bestiaux , les images sont vraiment tres fortes !
La jeune femme a fait une action judiciaire et lui demande ( a l anesthesiste ) une indemnisation de 500,000 euros , les images captées par cette camera servent aujourd hui de preuve judiciaire , j imagine la tête du juge quand il va voir cela !!!
Quelle crevure ce type ! lamentable d avoir cela aussi en france !

jean marc

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#32 2009-11-19 19:17:45

axiom
Membre

Re : Le client est roi

thomson a des brevets dans le ciné 3D
avis a ceux qui seraient tentés par une TV LCD , LED
la 3D fonctione deja au japon et aux USA  ( fox tv )
arrivée en françe courant ou fin 2010 ... euh en AM d Sud , je ne sais pas ! ... ;-)

Dernière modification par axiom (2009-11-19 19:23:02)

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#33 2009-11-20 10:39:40

Darkfox
Membre

Re : Le client est roi

Psst les histoires de violent pendant anesthésie sont plus qu'on ne le croit fréquentes et pas qu'en Amérique du sud ...  ou encore plus sordide avec des morts que l'on prépare pour les pompes funèbres ... Mais bon peu de plaintes .

@axiom ..lol
Ciné 3D , télé 3 D y a du boulot .. pour l'AM du sud .. on va dire 5 ou 10 ans pour les coins les plus dynamiques ... déjà laisse le temps qu'on est l'adsl bien comme il faut .. si possible avec un débit potable .. ce sera déjà très bien

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#34 2009-11-20 16:24:08

Salève
Membre

Re : Le client est roi

axiom a écrit :

jean marc :

ça on trouve aussi sur la cote d'azur un kine je crois


un  kiné ? avec une patiente sous anesthésie générale ?
Curieux

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#35 2009-11-20 16:31:29

Salève
Membre

Re : Le client est roi

axiom a écrit :

thomson a des brevets dans le ciné 3D
avis a ceux qui seraient tentés par une TV LCD , LED
la 3D fonctione deja au japon et aux USA  ( fox tv )
arrivée en françe courant ou fin 2010 ... euh en AM d Sud , je ne sais pas ! ... ;-)

normal ..

pour la petite histoire ..si je me souviens bien ....le premier four microonde commercialisé c'était au début des années 60 en france... ( réservé au professionnel et le joujou devait peser dans les 120 kilos) mais on a resorti ce polichinelle que dans les années 80 quand les ventes des autres produits de cette catégorie  ont commencé á s'essoufler car la plupart des ménages étaient deja équipés en fours classiques

donc on a ressorti ce vieux machin du tiroir ( le premier brevet doit dater de 45 ou 46) ...  et boum ce produit nouveau est devenu indispensable ... et on a pu maintenir le niveau des ventes ... dans les années 1980 la mode du Micro ondes avait donné un sursis à Moulinex .. pas pour très longtemps

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#36 2009-11-20 20:21:38

jeanmarc
Membre

Re : Le client est roi

Salève a écrit :
axiom a écrit :

jean marc :

ça on trouve aussi sur la cote d'azur un kine je crois


un  kiné ? avec une patiente sous anesthésie générale ?
Curieux


Non pas un  Kiné mais un anesthesiste .

Pas curieux mais révoltant , je ne sais pas comment ce con etait tout seul dans la salle d operation avec sa cliente , je lui foutrais 30 ans a cet idiot !
les images sont tres claires pour cette crevure aucun moyen de défence ...

jean marc

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#37 2009-11-20 20:40:58

axiom
Membre

Re : Le client est roi

Salève a écrit :
axiom a écrit :

jean marc :

ça on trouve aussi sur la cote d'azur un kine je crois


un  kiné ? avec une patiente sous anesthésie générale ?
Curieux

cf :  http://www.ladepeche.fr/article/2006/05 … viols.html

Dernière modification par axiom (2009-11-20 20:44:35)

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#38 2009-11-20 23:58:34

Bayard
Membre

Re : Le client est roi

Apparemment, il n'y a pas qu'au Brésil que le client est roi. A propos du Pérou, cité plus haut :
Ils viennent d'arrêter des individus qui tuaient des gens (des êtres humains, quoi) pour leur prélever la graisse du corps et fournir le marché cosmétique. Tout est bon pour satisfaire le client! ça dégénère grave sous le soleil.

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#39 2009-11-21 07:32:59

axiom
Membre

Re : Le client est roi

Bayard a écrit :

Apparemment, il n'y a pas qu'au Brésil que le client est roi. A propos du Pérou, cité plus haut :
Ils viennent d'arrêter des individus qui tuaient des gens (des êtres humains, quoi) pour leur prélever la graisse du corps et fournir le marché cosmétique. Tout est bon pour satisfaire le client! ça dégénère grave sous le soleil.

la vache : t'as la source ?
pour revenir au bresil, il a de nombreuses années, on entendait parler de traffic d'organes
j'ai jamais su si c'etait de l'intox ou pas ?

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#40 2009-11-21 16:52:57

Bayard
Membre

Re : Le client est roi

Un peu partout (Record au Brésil avec reportage, Libé en France, Google, ...)

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#41 2009-11-21 17:13:23

axiom
Membre

Re : Le client est roi

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#42 2009-11-23 18:06:14

administrateur
Administrator

Re : Le client est roi

axiom a écrit :
Bayard a écrit :

Apparemment, il n'y a pas qu'au Brésil que le client est roi. A propos du Pérou, cité plus haut :
Ils viennent d'arrêter des individus qui tuaient des gens (des êtres humains, quoi) pour leur prélever la graisse du corps et fournir le marché cosmétique. Tout est bon pour satisfaire le client! ça dégénère grave sous le soleil.

la vache : t'as la source ?
pour revenir au bresil, il a de nombreuses années, on entendait parler de traffic d'organes
j'ai jamais su si c'etait de l'intox ou pas ?

Je confime:
http://elcomercio.pe/noticia/371100/tra … ares-litro

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#43 2009-11-23 18:52:25

Salève
Membre

Re : Le client est roi

axiom a écrit :
Bayard a écrit :

Apparemment, il n'y a pas qu'au Brésil que le client est roi. A propos du Pérou, cité plus haut :
Ils viennent d'arrêter des individus qui tuaient des gens (des êtres humains, quoi) pour leur prélever la graisse du corps et fournir le marché cosmétique. Tout est bon pour satisfaire le client! ça dégénère grave sous le soleil.

la vache : t'as la source ?
pour revenir au bresil, il a de nombreuses années, on entendait parler de traffic d'organes
j'ai jamais su si c'etait de l'intox ou pas ?

Sur le trafic d'organes ...je ne sais pas si c'est de l'intox ..mais j'ai dans mes archives cet article du monde diplomatique de 1992...

en tout cas .... après cela ..J'avais comme de sérieuses objection à l'adoption internationale ... et on voit bien là tout l'intéret des structures renforcés par la convention de la haye sur l'adoption internationale

bon après pour vérifier tout cela ...

en tout cas ... cela fait froid dans le dos

Août 1992, page 16;17

fiche documentaire

ENQUÊTES SUR UNE ABOMINATION
Enlèvements d'enfants et trafic d'organes

PINERO MAÏTÉMAÏTÉ PINERO sur l'auteur*

L'implacable loi du marché ne connaît pas de limites. Puisqu'il existe, dans les cliniques et hôpitaux des pays développés, une importante demande d'organes humains pour greffes et transplantations, pourquoi ne pas organiser l'offre? De gré, par l'achat d'un rein, par exemple, à des miséreux, ou de force, par le rapt ou la fausse adoption d'enfants, revendus pour leurs organes sains... C'est à de telles abominations que s'emploient, en Amérique latine et ailleurs, des réseaux criminels bénéficiant de complicités à des niveaux élevés des gouvernements qui, des Etats-Unis à l'Argentine, nient tout en bloc.

Une rumeur court l'Amérique latine et sème la peur dans les bidonvilles et les campagnes: des enfants, enlevés ou achetés aux familles pauvres, seraient utilisés comme donneurs d'organes.

En mars dernier, à San-Luis-Potosi (Mexique), M. Librado Ricavar Ribera, secrétaire général du gouvernement provincial, annonce l'ouverture d'une enquête sur le trafic d'organes et révèle que des enfants de la zone de l'Altiplano et des faubourgs de San-Luis disparaissent; au bout de quelques semaines, ils sont restitués à leurs familles après avoir subi l'ablation d'un rein. M. Ricavar Ribera affirme que les enfants sont emmenés dans des cliniques à la frontière américaine. Il ajoute que le même trafic existe dans l'Etat voisin de Tamaulipas, limitrophe des Etats-Unis. Quelques milliers de dollars achètent le silence des familles très pauvres. Ce sont des voisins qui accusent (1).

Une semaine plus tard, après une brève enquête, le docteur Salazar Martinez, directeur des services de santé, referme le dossier. Selon lui, un tel réseau "nécessiterait une organisation hospitalière extrêmement sophistiquée".

Alors que le secrétaire du gouvernement provincial avait affirmé que les opérations étaient effectuées non sur place mais à la frontière, les services de santé réfutent ses accusations sous prétexte qu'à San-Luis-Potosi aucun hôpital ne procède à des greffes (2)... Lorsque nous le rencontrons, le docteur Salazar Martinez ne dispose que de deux minutes. Selon lui, le fonctionnaire qui a donné l'alarme "a fait preuve de légèreté". Cependant, une enquête a bien eu lieu. Le docteur n'a pas le temps de nous donner de détails. Sait-il que, voilà deux ans, une enquête similaire avait été ordonnée? Il n'a pas le temps de poursuivre la discussion.

Pour sa part, M. Librado Ricavar Ribera est devenu l'homme invisible. Impossible de le rencontrer ou de le joindre au téléphone. Rien d'étonnant. Tous ceux qui ont dénoncé l'existence du trafic d'organes - ministres, hauts fonctionnaires, juges - ont été soit destitués, soit contraints au silence.

Ce scénario a été inauguré à San-Pedro-Sula (Honduras). C'est là que, fin 1986, la police découvre plusieurs garderies clandestines nommées casas de engorde (maisons d'engraissage). Les enfants sont ensuite envoyés illégalement à l'étranger "pour adoption".

En janvier 1987, après quelques semaines d'enquête: coup de théâtre. M. Leonardo Villeda Bermudez, secrétaire de la Junte nationale du bien-être social, révèle que les enfants étaient utilisés comme "donneurs d'organes". Il ajoute que des institutions charitables recueillant des handicapés physiques ou mentaux ont été dupées par les trafiquants qui s'étaient présentés comme de généreux bienfaiteurs. Dans un entretien au journal la Tribuna puis à Radio America, M. Leonardo Villeda donne les détails de l'enquête. Il conclut: "Nous avons la preuve que des enfants achetés ou volés à des familles pauvres étaient vendus, à des réseaux des Etats-Unis, 10 000 dollars au minimum, pour servir de donneurs d'organes (3)."

Le 9 janvier, le président du Honduras dément ses affirmations, puis le démet de ses fonctions.

Un mois plus tard, scandale au Guatemala: la police démantèle un réseau qui envoyait des enfants aux Etats-Unis et en Israël. Parmi les personnes arrêtées: Mme Ofelia Rosal de Gama, belle-soeur de l'ex-général-dictateur Mejia Victores. M. Baudilio Hichos Lopez, chef des services d'information de la police, déclare: "Nous savons que les enfants envoyés aux Etats-Unis sous prétexte d'y être adoptés étaient en fait utilisés comme donneurs d'organes (4)."

Dans ce même pays, l'affaire rebondit en janvier 1988. La police judiciaire arrête deux trafiquants d'enfants de nationalité israélienne, Michal et Luis Rotman. Le directeur du bureau de lutte contre la drogue, M. Miguel Aguirre, annonce que "les détenus ont avoué qu'ils exportaient les enfants en Israël et aux Etats-Unis. Ils étaient vendus 75 000 dollars à des familles ayant besoin de greffes pour leurs enfants (5)".

Adoptés ou dépecés?

Une violente polémique s'engage. L'ambassade d'Israël proteste contre "la monstrueuse accusation" basée sur "les déclarations irresponsables d'un fonctionnaire". Elle précise: "Il est impossible de penser que de tels crimes puissent être commis en Israël", où les prélèvements d'organes seraient interdits par la loi et où les seules greffes autorisées "se déroulent dans de strictes conditions de contrôle". A l'ambassade des Etats-Unis qui exige la publication d'un démenti, le journal El Grafico rétorque qu'il n'a fait que reproduire les informations données par le directeur du bureau antidrogue. Un communiqué du ministre de la santé conclut l'affaire. D'après lui, toutes les informations publiées dans El Grafico étaient fausses.

Au même moment, l'Agence américaine d'information (USIA) remet au Congrès un rapport intitulé "Les activités soviétiques à l'ère de la glasnost". Rédigé par Herbert Romerstein, responsable de l'USIA, ce rapport rappelle que le fonctionnaire hondurien à l'origine de l'affaire s'est rétracté, sans mentionner qu'il l'a fait après avoir été réprimandé par son président. Selon l'USIA, les journaux guatémaltèques se sont contentés de reprendre l'affaire hondurienne. L'agence passe sous silence les accusations très précises de deux fonctionnaires.

Les Etats-Unis n'ont jamais changé d'attitude. Selon leur thèse, la rumeur procède d'une "campagne cubano-soviétique". Ceux qui donnent l'alerte ministres, juges, avocats, évêques, ou organisations comme Defense of Children International ou l'Association internationale des juristes démocrates sont dénoncés comme "inféodés à Moscou" (6). Quand, en septembre 1988, le Parlement européen votera une résolution condamnant le trafic d'organes, M. Richard Schifter, secrétaire adjoint au département d'Etat, à Washington, l'accusera de propager "des mensonges éhontés" inventés par les Soviétiques.

En août 1988, les révélations d'un juge d'Asuncion (Paraguay), M. Angel Campos, font grand bruit. La police démantèle un réseau d'exportation de petits Brésiliens qui utilise le Paraguay comme plaque tournante. Le juge se demande: "Allaient-ils être adoptés ou dépecés?" Son attention avait été attirée par le fait que les mineurs étaient adoptés par "des gens peu soucieux du fait que l'enfant boite, ait un bec-de-lièvre ou soit né avec un bras en moins". Le juge entend "mettre le doigt sur la plaie". Selon lui, "le trafic d'organes est un sujet tabou. Prouver l'existence de ce délit est extrêmement difficile (7)".

Le juge est convoqué à l'ambassade des Etats-Unis. Cette dernière publie ensuite un communiqué révélant que, durant l'entretien, le juge a déclaré: "Je n'ai à aucun moment émis l'hypothèse que les organes de ces enfants auraient pu être utilisés pour des greffes aux Etats-Unis."

Pourtant, de nouvelles affaires éclatent: le 14 novembre 1988, la presse péruvienne rapporte l'histoire de Rosita, une petite fille dont les yeux ont été prélevés (8). A Lima, la police perquisitionne les centres médicaux liés à la Mafia, tandis que Mgr Luis Armando Bambarem, évêque de Chimbote, affirme que des enfants pauvres et handicapés sont effectivement "assassinés pour utilisation de leurs organes".

Au Brésil où, selon le rapport parlementaire remis en décembre dernier, sept mille enfants ont été tués durant les quatre dernières années, le Père Barruel, professeur de théologie à l'université de Sao-Paulo, alerte l'ONU: "75 % des cadavres présentent des mutilations internes et les yeux ont été prélevés sur la majorité d'entre eux."

Au Mexique, les accusations s'accumulent. Le 24 juin 1989, la correspondante à Puebla du journal El Universal dénonce l'enlèvement de trois enfants et précise: "Dans un village situé sur les berges du rio Cuichal, un enfant a été enlevé. Il a été retrouvé quelques semaines plus tard à Tlatlauquitepec, à 50 kilomètres de son domicile. Il avait été opéré et il lui manquait un rein; il est hospitalisé à Puebla." Le journaliste ajoute: "Le manque de noms et de prénoms est dû à la panique qui s'est emparée des familles; les gens ont refusé de me donner des renseignements plus précis par peur des représailles (9)."

Le procureur adjoint du district fédéral de Mexico, M. Gustavo Bareto Rangel, déclare, en mai 1990, que ces disparitions d'enfants "peuvent être liées au trafic d'organes qui se pratique à la frontière nord du pays (10)". En octobre, la commission population et développement de la Chambre des députés crée une commission d'enquête. M. Hector Ramirez Cuellar, président de la commission de santé, éducation et assistance sociale du district fédéral, précise que sa commission se rendra à la frontière où, entre Tijuana et Rosarito, on soupçonne l'existence de cliniques clandestines... Il ajoute que les enfants enlevés pourraient être "utilisés pour couvrir les besoins de nombreux étrangers qui arrivent là-bas en attente d'une greffe (11)".

Les cliniques clandestines de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique sont aussi dénoncées quand éclate, en Italie, l'affaire du trafiquant d'enfants Lucas Di Nuzzo. En quatre ans, quatre mille enfants brésiliens munis de visas sont arrivés en Italie pour y être adoptés. Un millier sont effectivement retrouvés. Aucune trace des trois mille autres... Or, curieusement, de nombreuses demandes d'adoption venaient de Campanie, région de familles nombreuses. Celle aussi où la Camorra règne. Deux juges italiens, MM. Angelo Gargani et César Martinello, se rendent au Brésil, à Salvador-de-Bahia. A leur retour, ils alertent le gouvernement: selon eux, la Camorra a mis au point "un trafic d'organes d'enfants". Ces enfants seraient envoyés dans des cliniques clandestines du Mexique, de Thaïlande, mais aussi d'Europe, où on leur prélèverait tous les organes sains... Le gouvernement italien demande l'aide d'Interpol (12).

Depuis 1987, dans les pays développés, la demande de greffes a très fortement augmenté. La ciclosporine permet de ralentir les réactions de rejet. Le viaspan, mis au point par deux chercheurs américains et commercialisé par Du Pont, permet de transporter et de conserver les organes plus longtemps (un foie pendant trente-deux heures au lieu de huit; un coeur pendant douze heures au lieu de quatre).

Grâce au progrès de la science, le corps devient un fabuleux gisement de matières premières: sang, organes, tissus, os, sperme, ovules, cornée, peau, foetus, placenta, tout est exploitable. Et les trafics en tout genre se multiplient (13).

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a adopté, en 1990, des principes directeurs dont le premier stipule qu' "aucun organe ne peut être prélevé sur un mineur vivant aux fins de transplantation". L'OMS relève: "L'une des caractéristiques de la transplantation d'organes, depuis le début, est le manque d'organes. L'offre n'a jamais permis de faire face à la demande. Cette pénurie a entraîné une augmentation du trafic commercial d'organes humains. Des craintes ont également été manifestées quant à la possibilité d'un trafic portant sur des êtres humains (14)."

En effet, de nombreux scandales révèlent la création d'un sinistre marché noir. La grande misère des populations du tiers-monde fait d'elles un vivier facile pour les marchands sans scrupules. En Grande-Bretagne, en 1989, un néphrologue, le docteur Crockett, a été radié à vie pour avoir organisé un réseau qui s'approvisionnait en reins en Turquie... Un an plus tard, The Lancet révèle que cent trente personnes de six à soixante ans se sont rendues à Bombay pour une greffe de rein. Des médecins indiens justifient ce commerce, qui sévit notamment à Bombay et à Madras, sous prétexte que les donneurs sont "volontaires" et ont besoin d'argent (15).

En Amérique latine, trois scandales récents prouvent que ce funeste commerce se développe.

En février 1992, en Argentine, le ministre de la santé a reconnu que le directeur de la clinique psychiatrique Montes-de-Oca, située près de Buenos-Aires, prélevait effectivement du sang et des organes, des cornées notamment, sur les malades. L'enquête se poursuit actuellement pour connaître la destination des organes ainsi que celle des nombreux enfants nés dans l'établissement. Le ministre a révélé une effrayante statistique: entre 1986 et 1992, mille trois cent vingt et un malades sont morts. Le dragage des marécages entourant la clinique devrait permettre d'élucider le mystère de mille trois cent quatre-vingt-quinze disparitions (16).

L'Argentine était depuis longtemps citée comme l'un des pays où avait lieu un trafic d'organes. Dès 1985, le juge Mahiquez avait ordonné une enquête à la suite d'accusations faisant état de trafic de sang et d'organes à Montes-de-Oca. Un an plus tard, le dossier était refermé. En 1987, nouvelle enquête du ministère de la santé sur les rumeurs de trafic d'enfants fournisseurs d'organes. "Rumeurs sans fondement", déclarait-on plus tard. Pourtant, en décembre dernier, le ministre de la santé avouait prudemment: "Il existe un trafic d'enfants et d'organes (17)."

Le massacre des "jetables"

Après l'Argentine, vint le tour de la Colombie. Début mars 1992, éclate une épouvantable affaire digne du monstrueux univers du docteur Frankenstein; dans l'amphithéâtre de la faculté de médecine de Barranquilla sont retrouvés dix cadavres d'indigents, dont celui d'une adolescente de quinze ans, et les restes de quarante autres personnes. Les gardiens de la faculté assommaient les mendiants à coups de batte de base-ball. Les victimes, plongées dans le coma, n'étaient achevées qu'après extraction de leurs organes les plus rentables, qui étaient écoulés sur le marché noir. Les corps étaient ensuite utilisés pour les travaux pratiques des cours d'anatomie ou jetés dans les décharges (18).

La Colombie découvrait avec effarement et effroi la consistance de la rumeur selon laquelle le massacre des desechables (les "jetables"), ainsi que sont surnommés les indigents et les enfants abandonnés, vise aussi à fournir des banques d'organes.

C'est dès octobre 1989 que le quotidien de Bogota El Tiempo puis le docteur Nestor Alvarez Segura sur Radio Cadena Nacional avaient rapporté que des gamins des rues étaient retrouvés assassinés et énucléés. En mars 1990, Antenne 2 diffusait le reportage de l'agence Tribulations qui, dans le quartier Compartir de Soacha, près de Bogota, avait filmé une fillette enlevée et restituée à sa famille après ablation des yeux... En octobre 1991, dans cette même ville, les juntes communales organisèrent une manifestation pour dénoncer les disparitions d'enfants. Un paysan, M. Garrido Mesa, témoigna devant les caméras de télévision. Il raconta avoir retrouvé, près d'un égout, le cadavre d'un petit garçon de quatre ans: on lui avait enlevé les yeux... D'après El Tiempo: "Au début, les fonctionnaires de l'Institut de bien-être familial de Cundinamarca se refusèrent à croire Garrido Mesa. Ils purent se rendre compte qu'il disait vrai. Le médecin de l'hôpital régional signa l'acte de décès de l'enfant non identifié après avoir constaté que ses globes oculaires avaient été vidés (19)."

Le juge Iñes Valderrama, chargée de l'enquête, aura beau sillonner Soacha, elle ne retrouvera ni la famille de la petite fille ni M. Garrido Mesa. A Cundinamarca, médecins et fonctionnaires déclarent ne rien savoir. Mme Iñes Valderrama demandera à consulter les archives de médecine légale, l'institution où sont amenés les cadavres non identifiés. On lui répondra que sa recherche est impossible étant donné le grand nombre de dossiers... Mais, depuis l'affaire des desechables de la faculté de médecine, les langues se délient...

En Uruguay, en avril dernier, c'est un réseau qui envoyait des adultes "volontaires" pour ablation d'un rein dans des cliniques brésiliennes qui a été démantelé. Parmi ses clients bénéficiaires des "reins des pauvres": M. Filiberto Ginzo Gil, vice-ministre des relations extérieures de la dictature militaire, et M. Jorge Presno, ministre de l'industrie de l'ex-président Sanguinetti.

Malgré les enquêtes qui n'aboutissent jamais, malgré les fonctionnaires qui se rétractent après s'être montrés si prolixes, malgré les témoins et les victimes qui disparaissent, les pièces du puzzle s'imbriquent les unes après les autres. La prétendue rumeur sait de quoi elle parle: d'ablation de reins au Mexique, pays- pilote en ce domaine, puisque les greffes de rein sur enfant y sont pratiquées depuis 1970. En Colombie, c'est de vol de cornées qu'il est question. Or ce pays dispose d'une prestigieuse et ancienne tradition ophtalmologique et, dans toutes ses grandes villes, existent des banques de cornées...

Plus personne ne nie sérieusement l'existence d'un effroyable marché clandestin dont sont victimes les populations misérables des pays sous-développés. Après l'or, l'argent et les pierres précieuses; après le pétrole, le café, le coton, la recherche des organes deviendrait-elle une variante moderne du pillage du Sud par le Nord? Pourquoi les enfants seraient-ils épargnés, alors que la pénurie d'organes est si grande?

Le 6 mai 1991, lors de la réunion de la sous-commission de l'ONU chargée d'étudier les formes modernes d'esclavage, plusieurs ONG ont recommandé une enquête internationale sur ce sujet. Dans son dernier document, M. Vitit Muntarbhorn, rapporteur spécial de l'ONU, signale qu'il est très difficile d'apporter les preuves de l'existence de ce trafic, bien que les présomptions ne cessent de grandir (20).

L'une d'entre elles réside dans la prolifération des réseaux d'adoption illégale, les sommes colossales qu'ils brassent et l'énorme demande qui suscite des vagues de rapts en Amérique latine. Une véritable traite enfantine s'est mise en place du Sud vers le Nord, que ne suffisent à expliquer ni l'adoption ni le développement des réseaux pédophiles. Les évêques latino-américains, la centrale missionnaire franciscaine de Bonn s'étonnent aussi de l'ampleur du phénomène. Mgr Nicola de Jésus Lopez Rodriguez, archevêque de Saint-Domingue et président du conseil épiscopal latino-américain, a déclaré que l'Eglise va "suivre toutes les plaintes concernant les ventes d'enfants en vue d'adoptions illégales ou de transplantations d'organes (21)".

Au Pérou, en trente mois, c'est un total de trois mille enfants que l'avocat américain Patrick Gagel, arrêté en février dernier, a envoyé aux Etats-Unis et en Italie. Que sont devenus ces enfants? Pourquoi Patrick Gagel a-t-il été remis aussitôt en liberté, comme, avant lui, dans chaque pays, tous les autres trafiquants arrêtés? Se trouvera-t-il un gouvernement pour saisir Interpol, puisque telle est la condition requise pour une véritable enquête internationale? Faudra-t-il attendre d'autres horribles découvertes pour oser admettre l'effroyable vérité?

920801MD6679

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#44 2009-11-23 18:52:33

Salève
Membre

Re : Le client est roi

axiom a écrit :
Bayard a écrit :

Apparemment, il n'y a pas qu'au Brésil que le client est roi. A propos du Pérou, cité plus haut :
Ils viennent d'arrêter des individus qui tuaient des gens (des êtres humains, quoi) pour leur prélever la graisse du corps et fournir le marché cosmétique. Tout est bon pour satisfaire le client! ça dégénère grave sous le soleil.

la vache : t'as la source ?
pour revenir au bresil, il a de nombreuses années, on entendait parler de traffic d'organes
j'ai jamais su si c'etait de l'intox ou pas ?

Sur le trafic d'organes ...je ne sais pas si c'est de l'intox ..mais j'ai dans mes archives cet article du monde diplomatique de 1992...

et son contraire ( un rapport  américain disant le contraire :-) ) http://pascalfroissart.online.fr/3-cach … enthal.pdf

en tout cas .... après cela ..J'avais comme de sérieuses objection à l'adoption internationale ... et on voit bien là tout l'intéret des structures renforcés par la convention de la haye sur l'adoption internationale

bon après pour vérifier tout cela ...

en tout cas ... cela fait froid dans le dos

Août 1992, page 16;17

fiche documentaire

ENQUÊTES SUR UNE ABOMINATION
Enlèvements d'enfants et trafic d'organes

PINERO MAÏTÉMAÏTÉ PINERO sur l'auteur*

L'implacable loi du marché ne connaît pas de limites. Puisqu'il existe, dans les cliniques et hôpitaux des pays développés, une importante demande d'organes humains pour greffes et transplantations, pourquoi ne pas organiser l'offre? De gré, par l'achat d'un rein, par exemple, à des miséreux, ou de force, par le rapt ou la fausse adoption d'enfants, revendus pour leurs organes sains... C'est à de telles abominations que s'emploient, en Amérique latine et ailleurs, des réseaux criminels bénéficiant de complicités à des niveaux élevés des gouvernements qui, des Etats-Unis à l'Argentine, nient tout en bloc.

Une rumeur court l'Amérique latine et sème la peur dans les bidonvilles et les campagnes: des enfants, enlevés ou achetés aux familles pauvres, seraient utilisés comme donneurs d'organes.

En mars dernier, à San-Luis-Potosi (Mexique), M. Librado Ricavar Ribera, secrétaire général du gouvernement provincial, annonce l'ouverture d'une enquête sur le trafic d'organes et révèle que des enfants de la zone de l'Altiplano et des faubourgs de San-Luis disparaissent; au bout de quelques semaines, ils sont restitués à leurs familles après avoir subi l'ablation d'un rein. M. Ricavar Ribera affirme que les enfants sont emmenés dans des cliniques à la frontière américaine. Il ajoute que le même trafic existe dans l'Etat voisin de Tamaulipas, limitrophe des Etats-Unis. Quelques milliers de dollars achètent le silence des familles très pauvres. Ce sont des voisins qui accusent (1).

Une semaine plus tard, après une brève enquête, le docteur Salazar Martinez, directeur des services de santé, referme le dossier. Selon lui, un tel réseau "nécessiterait une organisation hospitalière extrêmement sophistiquée".

Alors que le secrétaire du gouvernement provincial avait affirmé que les opérations étaient effectuées non sur place mais à la frontière, les services de santé réfutent ses accusations sous prétexte qu'à San-Luis-Potosi aucun hôpital ne procède à des greffes (2)... Lorsque nous le rencontrons, le docteur Salazar Martinez ne dispose que de deux minutes. Selon lui, le fonctionnaire qui a donné l'alarme "a fait preuve de légèreté". Cependant, une enquête a bien eu lieu. Le docteur n'a pas le temps de nous donner de détails. Sait-il que, voilà deux ans, une enquête similaire avait été ordonnée? Il n'a pas le temps de poursuivre la discussion.

Pour sa part, M. Librado Ricavar Ribera est devenu l'homme invisible. Impossible de le rencontrer ou de le joindre au téléphone. Rien d'étonnant. Tous ceux qui ont dénoncé l'existence du trafic d'organes - ministres, hauts fonctionnaires, juges - ont été soit destitués, soit contraints au silence.

Ce scénario a été inauguré à San-Pedro-Sula (Honduras). C'est là que, fin 1986, la police découvre plusieurs garderies clandestines nommées casas de engorde (maisons d'engraissage). Les enfants sont ensuite envoyés illégalement à l'étranger "pour adoption".

En janvier 1987, après quelques semaines d'enquête: coup de théâtre. M. Leonardo Villeda Bermudez, secrétaire de la Junte nationale du bien-être social, révèle que les enfants étaient utilisés comme "donneurs d'organes". Il ajoute que des institutions charitables recueillant des handicapés physiques ou mentaux ont été dupées par les trafiquants qui s'étaient présentés comme de généreux bienfaiteurs. Dans un entretien au journal la Tribuna puis à Radio America, M. Leonardo Villeda donne les détails de l'enquête. Il conclut: "Nous avons la preuve que des enfants achetés ou volés à des familles pauvres étaient vendus, à des réseaux des Etats-Unis, 10 000 dollars au minimum, pour servir de donneurs d'organes (3)."

Le 9 janvier, le président du Honduras dément ses affirmations, puis le démet de ses fonctions.

Un mois plus tard, scandale au Guatemala: la police démantèle un réseau qui envoyait des enfants aux Etats-Unis et en Israël. Parmi les personnes arrêtées: Mme Ofelia Rosal de Gama, belle-soeur de l'ex-général-dictateur Mejia Victores. M. Baudilio Hichos Lopez, chef des services d'information de la police, déclare: "Nous savons que les enfants envoyés aux Etats-Unis sous prétexte d'y être adoptés étaient en fait utilisés comme donneurs d'organes (4)."

Dans ce même pays, l'affaire rebondit en janvier 1988. La police judiciaire arrête deux trafiquants d'enfants de nationalité israélienne, Michal et Luis Rotman. Le directeur du bureau de lutte contre la drogue, M. Miguel Aguirre, annonce que "les détenus ont avoué qu'ils exportaient les enfants en Israël et aux Etats-Unis. Ils étaient vendus 75 000 dollars à des familles ayant besoin de greffes pour leurs enfants (5)".

Adoptés ou dépecés?

Une violente polémique s'engage. L'ambassade d'Israël proteste contre "la monstrueuse accusation" basée sur "les déclarations irresponsables d'un fonctionnaire". Elle précise: "Il est impossible de penser que de tels crimes puissent être commis en Israël", où les prélèvements d'organes seraient interdits par la loi et où les seules greffes autorisées "se déroulent dans de strictes conditions de contrôle". A l'ambassade des Etats-Unis qui exige la publication d'un démenti, le journal El Grafico rétorque qu'il n'a fait que reproduire les informations données par le directeur du bureau antidrogue. Un communiqué du ministre de la santé conclut l'affaire. D'après lui, toutes les informations publiées dans El Grafico étaient fausses.

Au même moment, l'Agence américaine d'information (USIA) remet au Congrès un rapport intitulé "Les activités soviétiques à l'ère de la glasnost". Rédigé par Herbert Romerstein, responsable de l'USIA, ce rapport rappelle que le fonctionnaire hondurien à l'origine de l'affaire s'est rétracté, sans mentionner qu'il l'a fait après avoir été réprimandé par son président. Selon l'USIA, les journaux guatémaltèques se sont contentés de reprendre l'affaire hondurienne. L'agence passe sous silence les accusations très précises de deux fonctionnaires.

Les Etats-Unis n'ont jamais changé d'attitude. Selon leur thèse, la rumeur procède d'une "campagne cubano-soviétique". Ceux qui donnent l'alerte ministres, juges, avocats, évêques, ou organisations comme Defense of Children International ou l'Association internationale des juristes démocrates sont dénoncés comme "inféodés à Moscou" (6). Quand, en septembre 1988, le Parlement européen votera une résolution condamnant le trafic d'organes, M. Richard Schifter, secrétaire adjoint au département d'Etat, à Washington, l'accusera de propager "des mensonges éhontés" inventés par les Soviétiques.

En août 1988, les révélations d'un juge d'Asuncion (Paraguay), M. Angel Campos, font grand bruit. La police démantèle un réseau d'exportation de petits Brésiliens qui utilise le Paraguay comme plaque tournante. Le juge se demande: "Allaient-ils être adoptés ou dépecés?" Son attention avait été attirée par le fait que les mineurs étaient adoptés par "des gens peu soucieux du fait que l'enfant boite, ait un bec-de-lièvre ou soit né avec un bras en moins". Le juge entend "mettre le doigt sur la plaie". Selon lui, "le trafic d'organes est un sujet tabou. Prouver l'existence de ce délit est extrêmement difficile (7)".

Le juge est convoqué à l'ambassade des Etats-Unis. Cette dernière publie ensuite un communiqué révélant que, durant l'entretien, le juge a déclaré: "Je n'ai à aucun moment émis l'hypothèse que les organes de ces enfants auraient pu être utilisés pour des greffes aux Etats-Unis."

Pourtant, de nouvelles affaires éclatent: le 14 novembre 1988, la presse péruvienne rapporte l'histoire de Rosita, une petite fille dont les yeux ont été prélevés (8). A Lima, la police perquisitionne les centres médicaux liés à la Mafia, tandis que Mgr Luis Armando Bambarem, évêque de Chimbote, affirme que des enfants pauvres et handicapés sont effectivement "assassinés pour utilisation de leurs organes".

Au Brésil où, selon le rapport parlementaire remis en décembre dernier, sept mille enfants ont été tués durant les quatre dernières années, le Père Barruel, professeur de théologie à l'université de Sao-Paulo, alerte l'ONU: "75 % des cadavres présentent des mutilations internes et les yeux ont été prélevés sur la majorité d'entre eux."

Au Mexique, les accusations s'accumulent. Le 24 juin 1989, la correspondante à Puebla du journal El Universal dénonce l'enlèvement de trois enfants et précise: "Dans un village situé sur les berges du rio Cuichal, un enfant a été enlevé. Il a été retrouvé quelques semaines plus tard à Tlatlauquitepec, à 50 kilomètres de son domicile. Il avait été opéré et il lui manquait un rein; il est hospitalisé à Puebla." Le journaliste ajoute: "Le manque de noms et de prénoms est dû à la panique qui s'est emparée des familles; les gens ont refusé de me donner des renseignements plus précis par peur des représailles (9)."

Le procureur adjoint du district fédéral de Mexico, M. Gustavo Bareto Rangel, déclare, en mai 1990, que ces disparitions d'enfants "peuvent être liées au trafic d'organes qui se pratique à la frontière nord du pays (10)". En octobre, la commission population et développement de la Chambre des députés crée une commission d'enquête. M. Hector Ramirez Cuellar, président de la commission de santé, éducation et assistance sociale du district fédéral, précise que sa commission se rendra à la frontière où, entre Tijuana et Rosarito, on soupçonne l'existence de cliniques clandestines... Il ajoute que les enfants enlevés pourraient être "utilisés pour couvrir les besoins de nombreux étrangers qui arrivent là-bas en attente d'une greffe (11)".

Les cliniques clandestines de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique sont aussi dénoncées quand éclate, en Italie, l'affaire du trafiquant d'enfants Lucas Di Nuzzo. En quatre ans, quatre mille enfants brésiliens munis de visas sont arrivés en Italie pour y être adoptés. Un millier sont effectivement retrouvés. Aucune trace des trois mille autres... Or, curieusement, de nombreuses demandes d'adoption venaient de Campanie, région de familles nombreuses. Celle aussi où la Camorra règne. Deux juges italiens, MM. Angelo Gargani et César Martinello, se rendent au Brésil, à Salvador-de-Bahia. A leur retour, ils alertent le gouvernement: selon eux, la Camorra a mis au point "un trafic d'organes d'enfants". Ces enfants seraient envoyés dans des cliniques clandestines du Mexique, de Thaïlande, mais aussi d'Europe, où on leur prélèverait tous les organes sains... Le gouvernement italien demande l'aide d'Interpol (12).

Depuis 1987, dans les pays développés, la demande de greffes a très fortement augmenté. La ciclosporine permet de ralentir les réactions de rejet. Le viaspan, mis au point par deux chercheurs américains et commercialisé par Du Pont, permet de transporter et de conserver les organes plus longtemps (un foie pendant trente-deux heures au lieu de huit; un coeur pendant douze heures au lieu de quatre).

Grâce au progrès de la science, le corps devient un fabuleux gisement de matières premières: sang, organes, tissus, os, sperme, ovules, cornée, peau, foetus, placenta, tout est exploitable. Et les trafics en tout genre se multiplient (13).

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a adopté, en 1990, des principes directeurs dont le premier stipule qu' "aucun organe ne peut être prélevé sur un mineur vivant aux fins de transplantation". L'OMS relève: "L'une des caractéristiques de la transplantation d'organes, depuis le début, est le manque d'organes. L'offre n'a jamais permis de faire face à la demande. Cette pénurie a entraîné une augmentation du trafic commercial d'organes humains. Des craintes ont également été manifestées quant à la possibilité d'un trafic portant sur des êtres humains (14)."

En effet, de nombreux scandales révèlent la création d'un sinistre marché noir. La grande misère des populations du tiers-monde fait d'elles un vivier facile pour les marchands sans scrupules. En Grande-Bretagne, en 1989, un néphrologue, le docteur Crockett, a été radié à vie pour avoir organisé un réseau qui s'approvisionnait en reins en Turquie... Un an plus tard, The Lancet révèle que cent trente personnes de six à soixante ans se sont rendues à Bombay pour une greffe de rein. Des médecins indiens justifient ce commerce, qui sévit notamment à Bombay et à Madras, sous prétexte que les donneurs sont "volontaires" et ont besoin d'argent (15).

En Amérique latine, trois scandales récents prouvent que ce funeste commerce se développe.

En février 1992, en Argentine, le ministre de la santé a reconnu que le directeur de la clinique psychiatrique Montes-de-Oca, située près de Buenos-Aires, prélevait effectivement du sang et des organes, des cornées notamment, sur les malades. L'enquête se poursuit actuellement pour connaître la destination des organes ainsi que celle des nombreux enfants nés dans l'établissement. Le ministre a révélé une effrayante statistique: entre 1986 et 1992, mille trois cent vingt et un malades sont morts. Le dragage des marécages entourant la clinique devrait permettre d'élucider le mystère de mille trois cent quatre-vingt-quinze disparitions (16).

L'Argentine était depuis longtemps citée comme l'un des pays où avait lieu un trafic d'organes. Dès 1985, le juge Mahiquez avait ordonné une enquête à la suite d'accusations faisant état de trafic de sang et d'organes à Montes-de-Oca. Un an plus tard, le dossier était refermé. En 1987, nouvelle enquête du ministère de la santé sur les rumeurs de trafic d'enfants fournisseurs d'organes. "Rumeurs sans fondement", déclarait-on plus tard. Pourtant, en décembre dernier, le ministre de la santé avouait prudemment: "Il existe un trafic d'enfants et d'organes (17)."

Le massacre des "jetables"

Après l'Argentine, vint le tour de la Colombie. Début mars 1992, éclate une épouvantable affaire digne du monstrueux univers du docteur Frankenstein; dans l'amphithéâtre de la faculté de médecine de Barranquilla sont retrouvés dix cadavres d'indigents, dont celui d'une adolescente de quinze ans, et les restes de quarante autres personnes. Les gardiens de la faculté assommaient les mendiants à coups de batte de base-ball. Les victimes, plongées dans le coma, n'étaient achevées qu'après extraction de leurs organes les plus rentables, qui étaient écoulés sur le marché noir. Les corps étaient ensuite utilisés pour les travaux pratiques des cours d'anatomie ou jetés dans les décharges (18).

La Colombie découvrait avec effarement et effroi la consistance de la rumeur selon laquelle le massacre des desechables (les "jetables"), ainsi que sont surnommés les indigents et les enfants abandonnés, vise aussi à fournir des banques d'organes.

C'est dès octobre 1989 que le quotidien de Bogota El Tiempo puis le docteur Nestor Alvarez Segura sur Radio Cadena Nacional avaient rapporté que des gamins des rues étaient retrouvés assassinés et énucléés. En mars 1990, Antenne 2 diffusait le reportage de l'agence Tribulations qui, dans le quartier Compartir de Soacha, près de Bogota, avait filmé une fillette enlevée et restituée à sa famille après ablation des yeux... En octobre 1991, dans cette même ville, les juntes communales organisèrent une manifestation pour dénoncer les disparitions d'enfants. Un paysan, M. Garrido Mesa, témoigna devant les caméras de télévision. Il raconta avoir retrouvé, près d'un égout, le cadavre d'un petit garçon de quatre ans: on lui avait enlevé les yeux... D'après El Tiempo: "Au début, les fonctionnaires de l'Institut de bien-être familial de Cundinamarca se refusèrent à croire Garrido Mesa. Ils purent se rendre compte qu'il disait vrai. Le médecin de l'hôpital régional signa l'acte de décès de l'enfant non identifié après avoir constaté que ses globes oculaires avaient été vidés (19)."

Le juge Iñes Valderrama, chargée de l'enquête, aura beau sillonner Soacha, elle ne retrouvera ni la famille de la petite fille ni M. Garrido Mesa. A Cundinamarca, médecins et fonctionnaires déclarent ne rien savoir. Mme Iñes Valderrama demandera à consulter les archives de médecine légale, l'institution où sont amenés les cadavres non identifiés. On lui répondra que sa recherche est impossible étant donné le grand nombre de dossiers... Mais, depuis l'affaire des desechables de la faculté de médecine, les langues se délient...

En Uruguay, en avril dernier, c'est un réseau qui envoyait des adultes "volontaires" pour ablation d'un rein dans des cliniques brésiliennes qui a été démantelé. Parmi ses clients bénéficiaires des "reins des pauvres": M. Filiberto Ginzo Gil, vice-ministre des relations extérieures de la dictature militaire, et M. Jorge Presno, ministre de l'industrie de l'ex-président Sanguinetti.

Malgré les enquêtes qui n'aboutissent jamais, malgré les fonctionnaires qui se rétractent après s'être montrés si prolixes, malgré les témoins et les victimes qui disparaissent, les pièces du puzzle s'imbriquent les unes après les autres. La prétendue rumeur sait de quoi elle parle: d'ablation de reins au Mexique, pays- pilote en ce domaine, puisque les greffes de rein sur enfant y sont pratiquées depuis 1970. En Colombie, c'est de vol de cornées qu'il est question. Or ce pays dispose d'une prestigieuse et ancienne tradition ophtalmologique et, dans toutes ses grandes villes, existent des banques de cornées...

Plus personne ne nie sérieusement l'existence d'un effroyable marché clandestin dont sont victimes les populations misérables des pays sous-développés. Après l'or, l'argent et les pierres précieuses; après le pétrole, le café, le coton, la recherche des organes deviendrait-elle une variante moderne du pillage du Sud par le Nord? Pourquoi les enfants seraient-ils épargnés, alors que la pénurie d'organes est si grande?

Le 6 mai 1991, lors de la réunion de la sous-commission de l'ONU chargée d'étudier les formes modernes d'esclavage, plusieurs ONG ont recommandé une enquête internationale sur ce sujet. Dans son dernier document, M. Vitit Muntarbhorn, rapporteur spécial de l'ONU, signale qu'il est très difficile d'apporter les preuves de l'existence de ce trafic, bien que les présomptions ne cessent de grandir (20).

L'une d'entre elles réside dans la prolifération des réseaux d'adoption illégale, les sommes colossales qu'ils brassent et l'énorme demande qui suscite des vagues de rapts en Amérique latine. Une véritable traite enfantine s'est mise en place du Sud vers le Nord, que ne suffisent à expliquer ni l'adoption ni le développement des réseaux pédophiles. Les évêques latino-américains, la centrale missionnaire franciscaine de Bonn s'étonnent aussi de l'ampleur du phénomène. Mgr Nicola de Jésus Lopez Rodriguez, archevêque de Saint-Domingue et président du conseil épiscopal latino-américain, a déclaré que l'Eglise va "suivre toutes les plaintes concernant les ventes d'enfants en vue d'adoptions illégales ou de transplantations d'organes (21)".

Au Pérou, en trente mois, c'est un total de trois mille enfants que l'avocat américain Patrick Gagel, arrêté en février dernier, a envoyé aux Etats-Unis et en Italie. Que sont devenus ces enfants? Pourquoi Patrick Gagel a-t-il été remis aussitôt en liberté, comme, avant lui, dans chaque pays, tous les autres trafiquants arrêtés? Se trouvera-t-il un gouvernement pour saisir Interpol, puisque telle est la condition requise pour une véritable enquête internationale? Faudra-t-il attendre d'autres horribles découvertes pour oser admettre l'effroyable vérité?

920801MD6679

Dernière modification par Salève (2009-11-23 19:10:08)

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#45 2009-11-23 20:06:31

axiom
Membre

Re : Le client est roi

salève :

oui, presomptions, rumeurs ect
il semble bien qu'il y ait eu exagération dans cette recente affaire de "graisse" au perou

peut etre que jeanmarc pourra nous donner son sentiment sur ces faits de traffics d'organes au bresil qui auraient eu lieu ? dans les années 90 voire avant .

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#46 2009-11-23 21:32:47

jeanmarc
Membre

Re : Le client est roi

axiom a écrit :

salève :

oui, presomptions, rumeurs ect
il semble bien qu'il y ait eu exagération dans cette recente affaire de "graisse" au perou

peut etre que jeanmarc pourra nous donner son sentiment sur ces faits de traffics d'organes au bresil qui auraient eu lieu ? dans les années 90 voire avant .

Bonjour a tous

Il y a bien sur une grande exagération dans ce trafic d organes .
Je ne me souviens pas avoir vu ou entendu ce genre de chose ici ou prouvé ce genre de fait , par contre sans aucun doute il doit y avoir un abus en ce qui concerne les prelevements d organes sur un cadavre et ceci sans l autorisation de la famille , ceci est une autre affaire a discuter .

Il y avait ( et la je suis tres bien placé pour le dire ) un trafic clair  d enfants destinés a l adoption internationale principalement dans les années 1979 a 1987 , a mon avis cette pratique existe encore dans certain endroits du nordest du pays , l enfant etait négocié comme une marchandise et vendu au couple d adoptant , il y avait une veritable organisation criminelle ou se trouvaient  également des gens  tres haut placé  .

Par contre pour le trafic d organes je ne me souviens pas avoir vu ou entendu ce genre de chose ici , ou du moins en avoir eu la preuve ...

jean marc

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#47 2009-11-24 13:11:56

axiom
Membre

Re : Le client est roi

merci jeanmarc pour ton temoignage
on ne va pas mettre tous les maux de la terre sur le dos du bresil et de l' AM du Sud
en inde par contre, les histoires de reins "achetés" ont été verifiés.

Dernière modification par axiom (2009-11-24 13:14:10)

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#48 2009-11-24 13:34:01

jeanmarc
Membre

Re : Le client est roi

axiom a écrit :

merci jeanmarc pour ton temoignage
on ne va pas mettre tous les maux de la terre sur le dos du bresil et de l' AM du Sud
en inde par contre, les histoires de reins "achetés" ont été verifiés.


Salut

Oui j avais vu ce genre de truc a la tv , quelle horreur ! Ici je n ai jamais vu ça ...pour l instant ...

jean marc

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#49 2009-11-24 14:45:40

caipiXXL
Membre

Re : Le client est roi

ce qui est pénible en france c'est que les abonnements (internet, forfait téléphone, salle de sport, etc) se prennent sur 1 an alors qu'au brésil c'est beaucoup plus souple

Hors ligne

#50 2009-11-24 15:17:49

guarana-saoluis
Moderateur

Re : Le client est roi

Bonjour CaipiXXL ,

Oui et non me souviens avoir "casse " un contrat de 1 an pour un operateur de tv a cable + internet ici TVN pour ne ´pas le citer il ont exiges 300 rs de penalite alors qu'ils etaient fautif ( coupures intempestives 10 fois par jour de la connexion )...mais pas paye mais j'ai foutu un " bordel "...

en france le consommateur est plus protege ( beaucoup plus ) , mais quelqu'un la deja ecris je crois ...

salut

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