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ECONOMIE - MEXIQUE

Avec un PIB de 1.177 Milliards de Dollar en 2012 le Mexique est désormais la deuxième économie d’Amérique Latine après le Brésil

Il fait partie des grands producteurs mondiaux de mais, de sucre et de café, mais aussi de fruits et légumes. Gros exportateur il importe également beaucoup, notamment du riz, du soja et du blé dont il n'a pas suffisamment développé la production. Le Mexique est partagé entre deux politiques agricoles : l'une favorisant l'agriculture intensive et industrielle tournée vers les exportations, et l'autre stimulant et aidant les exploitations traditionnelles familiales destinées au marche intérieur. La pêche et l'élevage de bovins comptent au nombre des activités économiques importantes. 

Par ailleurs grand pays minier, le Mexique est le premier producteur mondial d’argent, le 10ème producteur d’or et le 12ème de cuivre. Il occupe également les premiers rangs mondiaux concernant entre-autres le zinc, le manganèse, le mercure, le plomb, la fluorine, le cadmium. Mais son sous-sol contient surtout du pétrole et du gaz, réserves qui lui sont vitales. Car 1/3 des recettes de l'Etat sont générées par la compagnie nationale Pemex (Petroleos Mexicanos), groupe pétrolier et gazier qui confère au pays la place de 5 éme producteur mondial. 

Aerospatial, automobile, machines, équipements électriques et électroniques, grâce essentiellement à des groupes étrangers, constituent principalement son secteur industriel. 

Logiciels, centre d'appels, technologies télécom, connaissent par ailleurs un bon dynamisme depuis plusieurs années, et participent à un secteur tertiaire qui représente aujourd'hui 60 % du PIB. Le Mexique a signe des accords de libre-échanges impliquant une quarantaine de pays, ce qui en fait une des grandes économies ouvertes du monde. Mais son principal partenaire et de très loin sont les USA qui dans le cadre de l'ALENA ont absorbe prés de 78 % de ses exportations et couvert 50 % de ses importations en 2012.

Les 20 dernières années révèlent une remarquable permanence du pays dans la gestion rigoureuse de ses fondamentaux macroéconomiques, ainsi qu’une politique continue d'ouverture commerciale internationale. Mais la croissance génératrice d'emplois, de diminution de la pauvreté et de progrès sociaux, est restée globalement modérée. La société mexicaine, historiquement marquée par le narcotrafic et la corruption qu'il génère, a connu depuis 2006 une recrudescence de la violence liée aux rivalités des cartels entre eux, et à la véritable guerre que leur livre l'Etat. 

Ernesto Zedillo Ponce De Leon, membre du Partido Revolutionario Institutional (PRI) fut élu président de la république en 1994. Economiste, il avait travaillé à la Banque Centrale du Mexique où il fut très actif pendant une des grandes crises financières du pays. Il réussit à faire couvrir les risques de change, permettant à des centaines d'entreprises d'éviter la faillite et à des milliers d'emplois d'être préservés. Puis il entra au gouvernement du président Salinas et fut pendant 4 ans ministre de la planification et du budget, participant à un plan économique qui a fait chuter une forte inflation endémique à moins de 10 %. Ensuite il fut ministre de l'Enseignement. Chef de campagne du candidat du PRI à la présidentielle il fut investit comme candidat suite à l'assassinat de ce dernier. Et fut le premier président du Mexique à être élu de façon réellement démocratique.

Zedillo dut faire face immédiatement à une nouvelle et grave crise économique du Mexique. Scandales politiques en séries pendant la présidence de Salinas, surévaluation du peso suite à des années d'efforts pour réduire l'inflation, ont fait brutalement perdre la confiance des investisseurs internationaux qui retirèrent massivement leurs capitaux. Très rapidement le peso perdit 40 % de sa valeur par rapport au dollar. La fulgurante montée des taux d'intérêts qui suivit mit nombre d’entreprises en faillite, générant une montée en flèche du chômage ainsi que de nombreux défauts de paiement de particuliers. Le tout s'agrémentant d'une résurgence du mouvement révolutionnaire zapatiste au Chiapas. Le gouvernement fit face à cet effondrement par l'activation en 1995 du fond de soutien FOBAPROA, déjà créé en 1990 sous la Présidence Salinas suite à une crise précédente. Le fond absorba l'endettement des banques et préserva les dépôts des particuliers. L'injection des liquidités dans les banques se fit en échange de nouveaux versements par leurs actionnaires. Un autre outil de restructuration, PROCAPTE fut créé pour redonner une crédibilité et une solvabilité internationale aux banques ayant besoin de capitaux étrangers pour fonctionner. Cette restructuration doubla la dette publique interne et représenta 70 % des dépenses de l'Etat pour l'année 1998. 

Suite à cet assainissement accompagné par la privatisation de certaines entreprises publiques, la situation changea de façon remarquable, et une forte reprise économique et de l'emploi eut lieu. A l'actif de ce redémarrage la réduction des barrières douanières avec de nombreux pays, et l'accord de libre-échange nord-américain qui reçut pour nom l'ALENA. Dès la mise en place de ce dernier en 1994, année de l'élection de Zedillo, les échanges commerciaux du Mexique et des Etats Unis avaient bondit, favorisant l'assainissement financier du pays et son redémarrage. 

Le 2 juillet 2000 Vicente Fox, candidat de l'Alliance pour le changement, est élu président du Mexique. Homme d'affaires et homme politique, ancien dirigeant pour l'Amérique Latine du groupe Coca-Cola et ancien dirigeant du groupe Fox, il fut gouverneur de la province de Guanajuato. Avec son élection il met fin à un règne sans interruption du parti PRI qui gouverna le pays pendant plus de 70 ans. 

Malgré le travail de son prédécesseur qui avait sorti le pays de difficultés financières graves, et relancé son économie, celle-ci demeurait fragile. Par ailleurs des problèmes importants de corruption, ainsi que le conflit contre les zapatistes au Chiapas, avaient miné dans l'opinion publique la présidence précédente. Fox marque sa volonté de s'attaquer à ces problèmes, ainsi que d'intensifier la libéralisation de l'économie du pays. 

L’accord de libre-échange avec l'Union Européenne signé en 1999 juste avant son élection entre en vigueur en 2000, et un accord commercial avec le Japon prend effet en 2005. Il multiplie les contacts et ouvertures avec le Royaume Uni, la France, les Pays Bas. Mais, paralysé par une coalition au congrès du PRI et du PRD, il doit composer en permanence son action économique sera limitée, bien que répondant fortement à l'un de ses objectifs prioritaires à savoir la poursuite de l'ouverture commerciale du pays. 

L'opposition reprochera entre-autres à Fox d'avoir laissé contracter par son ministre Felipe Calderon, qui devait d'ailleurs devenir plus tard son successeur à la présidence du pays, des accords d'exploitation énergétiques avec des entreprises étrangères, ressources constitutionnellement propriétés exclusive du Mexique. En revanche il connut des succès notables dans la lutte contre la corruption. Notamment des syndicalistes et dirigeants du groupe pétrolier d'Etat Pemex furent incarcérés, impliqués dans le financement occulte du PRI, parti de son prédécesseur. 

En 2006 Felipe Calderon, homme politique ancien président du PAN et député, est élu président avec 0.56 % de voix d'avance. Cette élection connut des controverses importantes et des recours, un recompte partiel des voix, et la manifestation d'inquiétudes internationales notamment de l'Union européenne. Controversé Calderon l'avait déjà été avant d'être élu président. Lorsque pendant quelques mois il fut banquier et accusé par l'opposition d'avoir concédé des prêts illégaux, et de s'être fait accorder personnellement un crédit important. Puis, devenant ensuite ministre de l'énergie sous la présidence de Vicente Fox, quand il confia à des entreprises non mexicaines l'exploitation de certaines ressources énergétiques. Ces décisions lui valurent encore les foudres de l'opposition qui les interpréta comme un début de privatisation de ce secteur d'Etat. 

Elu Felipe Calderón mena une politique libérale et pro-concurrentielle. Son gouvernement appliqua une gestion orthodoxe consistant à maintenir un endettement et une inflation faibles, une stabilité du peso par rapport au dollar. Sur le plan agricole, bien que producteur de maïs le Mexique n'est pas auto-suffisant, et connut en 2007 la "crise de la tortilla" suite a l'envol du prix de la farine de mais énormément consommée par les mexicains. Cet événement contraignit le gouvernement à intervenir sur le marché, et à fixer les prix temporairement. Les exploitations agricoles, évaluées productives pour seulement 6 % d'entre-elles sur le marché international, l'administration Calderon lance en 2010 le programme MASAGRO. Promouvant la technicité et la formation des personnels au service des petites exploitations, ce programme s'accompagne par ailleurs de subventions. La volonté de la politique agricole restera de maintenir une production industrielle de masse visant l'exportation, tout en favorisant les exploitations familiales et leur productivité. 

Calderon poursuivit et intensifia la politique d'ouverture de ses prédécesseurs et valorisa fortement le libre-échange avec les US, profitant à plein de l'ALENA. La collaboration avec les Etats-Unis fut renforcée par plusieurs accords concernant entre-autres l'alimentation, le secteur minier, les infrastructures, l'énergie. En 2010, le Mexique exporte vers les US pour 13 milliards d'USD de produits agricoles à valeur ajoutée occupant de nombreux emplois. Les échanges entre les deux pays ont été multiplies par 15 entre 2000 et la fin du mandat de Calderon, passant à environ 63 milliards de dollars. La Chine devient le deuxième partenaire commercial du Mexique. Un accord de libre échange est conclu avec l'Union européenne en 2010, accord qui rencontre cependant des difficultés concernant particulièrement la viande, le Mexique ne s'adaptant pas au système sanitaire européen.

Fin 2012 le PIB témoigne d'une croissance de 3,9 %, et la balance commerciale d'un excédent de 163 millions d'USD. Mais le mandat de Calderon prend fin entaché par une lutte sans merci et paraissant sans issue avec les cartels de la drogue. L'appel à l'armée conduisant à un traitement guerrier du conflit a entrainé de part et d'autre des excès, crimes et tortures. Dans ce contexte, les narcotrafiquants sans aucune idéologie mais seulement guidés par l'intérêt de leur activité illicite et la conservation de leurs territoires, sont passés du stade de délinquants et de criminels de droit commun à celui d'ennemi de la Nation. Le tout sur fond de corruption d'une partie de la classe politique et de l'appareil d'Etat. 

Gouverneur de l'Etat de Mexico pendant 7 ans, Enrique Pena Nieto fut investi par son parti, le Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI), comme candidat a la présidence de la République. Elu le 31 aout 2012 son élection fut l'objet d'un recours en annulation pour opérations financières illicites en vue du financement de sa campagne électorale. Ce recours ayant été rejeté, Nieto entre en fonction le 1er décembre 2102. Son programme concerne évidemment la lutte contre le narcotrafic et la violence endémique en forte augmentation qu'il génère. Mais comme pour décrisper le pays et ses partenaires étrangers en regard de ce problème, Nieto insiste surtout sur la compétitivité, l'intensification de l'ouverture économique, les investissements étrangers et la croissance. 

Il signe d'emblée avec le PRD et le PAN, partis d'opposition, le « Pacte pour le Mexique » qui permet de faire aboutir rapidement des réformes importantes initiées par la présidence précédente, et concernant essentiellement l'éducation, le travail et le système de comptabilité. Le grand chantier de Nieto reste cependant la double réforme de l'énergie et de la fiscalité, réformes liées entre-elles, et concernant tout particulièrement le groupe pétrolier Pemex (Petroleos Mexicanos). Cette compagnie d'Etat fournit en effet le tiers du budget du pays, or depuis 8 ans elle enregistre une chute de sa production. Afin de donner un nouvel élan à celle-ci, et augmenter les capacités de raffinage de la compagnie, Nieto veut recourir à l'investissement privé. Ce qui stimulerait en synergie un courant d'affaires important avec le Canada et les US en particulier, générant ainsi de la croissance. Le tout permettant à l'Etat de capter des taxes plus importantes indispensables au pays. En février 2012 le Mexique et les USA signent un accord sur des projets communs d'exploitation de gaz et de pétrole dans le golfe du Mexique sur leur frontière commune. Mais la grande réforme concernant la libéralisation du monopole énergétique n'est toujours pas réalisée à ce jour. 

Ainsi depuis deux décennies le Mexique offre une continuité dans la rigueur de sa gestion macroéconomique, et ceci à travers les diverses administrations qu'il a connu. Il a démontré la même continuité dans son ouverture de plus en plus grande à l'international, marqué par de nombreux accords de libre-échange. En mai 2013 les réserves de change ont enregistré un record (168,1 milliards de dollars), et l'endettement a été maintenu modéré (43,10 % du PIB en 2012). Le système bancaire est fiable, sécurisé et contrôlé. Cet ensemble confère la confiance internationale, et le climat des affaires est donc bon. Les capitaux viennent volontiers sur les marchés monétaires et obligataires du pays. Ce qui a pour résultat une valorisation du Peso qui s'est apprécié de 4 % sur le dollar au cours du premier trimestre 2013. 

Mais, l'une des causes importantes en étant la violence régnant dans le pays, les investissements étrangers et internes sont cependant faibles dans l'économie durable et créatrice d'emplois. Ce qui explique une croissance en réalité modeste, et le fait qu’un mexicain sur deux soit toujours pauvre, les inégalités restant par ailleurs importantes.

Aujourd'hui le Mexique doit inévitablement procéder à des investissements significatifs en infrastructures, continuer à stimuler vigoureusement la productivité du travail dans ses activités agricole et manufacturière, développer l'éducation se trouvant dans un état catastrophique, progresser rapidement dans la question cruciale de la violence. Pour financer ce vaste programme il doit impérativement accroitre ses ressources fiscales qui ne représentent aujourd'hui que 10 % de son PIB.

Un des freins dans l'accroissement de ces ressources est l'atonie de l'économie mondiale en 2013. Car le commerce extérieur, très important pour l'équilibre du pays, représente 60 % de son PIB. De plus il est particulièrement dépendant de la conjoncture économique des USA. 

L'autre frein majeur est que l'énergie est au Mexique un monopole d'Etat. Sa libéralisation afin de générer taxes et croissance est un sujet tabou. Et se heurte en particulier à l'obstruction du PRD, parti allié a Nieto dans le Pacte pour le Mexique. Sur le plan légal un changement constitutionnel parait obligatoire, mais ce changement sonnerait vraisemblablement le glas du Pacte pour le Mexique. Pacte par ailleurs fondamental pour mettre en œuvre d'autres réformes, et pour maintenir l'apaisement politique dans ce pays tragiquement rongé par la violence.

Risques commerciaux faibles. La côte de solvabilité du pays est élevée.

 

INDICATEURS ECONOMIQUES DU MEXIQUE 2012

 
PIB : 1.177 milliards USD
PIB/Habitant : 10.247 USD
Taux de croissance du PIB : 3,9 %
Taux de chômage :
Taux d'inflation officiel : 4,1 %
 
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB :
Secteur agricole : 4 %
Secteur industriel : 36 %
Secteur des services : 60 %
 
Principaux clients 2012:
Etats Unis (77,7 %), Canada (2,9 %), Espagne (1,9 %), Chine (1,5 %), Colombie (1,5 %)
 
Principaux fournisseurs 2012:
Etats Unis (50,1 %), Chine (15,4 %), Japon (4,8 %), Allemagne (3,6 %), Corée du Sud (3,6 %)
 
Exportations de la France vers le Mexique en 2010 : 1, 64 Milliards d'USD
Importations françaises du Mexique en 2010 : 918 Milliards d'USD

 

Le MEXIQUE en France, Belgique, Suisse et Canada

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