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L'actualité du Salvador en 1998

Une croissance soutenue, une inflation maîtrisée et des exportations en progression: tel aurait pu être le bilan du gouvernement en matière économique si le cyclone Mitch, qui s'est abattu dans la région fin octobre, n'avait mis à mal ce tableau d'ensemble plutôt positif. En lieu et place des espoirs d'amélioration des conditions de vie d'une population majoritairement très pauvre, on ne gardera que l'image des champs de canne à sucre et de café ensevelis sous les eaux. Et celle d'une population désespérée.
Le cyclone qui s'est abattu sur le Honduras et le Nicaragua à la fin du mois d'octobre n'a pas épargné le Salvador, même si la catastrophe y a eu une ampleur moindre. Toutefois, l'ouragan est arrivé à la plus mauvaise époque, celle où les fèves de café sont formées mais n'ont pas encore été récoltées. Il faudra des années au Salvador et, a fortiori, aux autres pays touchés par le cyclone Mitch pour reconstituer les plantations et retrouver le niveau des récoltes actuel. Un rétablissement qui prendra nécessairement beaucoup de temps dans la mesure où la production de café dans la région est essentiellement réalisée par des milliers de petits planteurs qui fournissent chacun quelques dizaines de sacs seulement.
Face à l'ampleur de la catastrophe, la communauté internationale s'est rapidement mobilisée pour porter secours au Salvador. Ainsi, l'Union européenne a débloqué des fonds importants. Pour sa part, la France a déployé des moyens aériens à partir de ses bases dans les Antilles afin de faciliter la distribution de l'aide humanitaire. Par ailleurs, Paris a décrété un moratoire unilatéral sur le remboursement de la dette des pays touchés par le cyclone. Dans l'attente d'un bilan chiffré avec plus de précision, on pouvait avancer qu'en l'espace de quarante-huit heures le cyclone aura mis à mal les quelques dividendes économiques que le Salvador commençait à toucher après la bonne tenue de la croissance depuis la fin de la guerre civile en 1992. Dans ces conditions, on aura oublié qu'après sa percée aux élections législatives de 1997, le Front Farabundo Marti (FMLN, un tiers des sièges au Parlement) occupait une bonne place pour l'élection présidentielle prévue en 1999.

© Hachette Multimédia / Hachette Livre, 2002

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